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les sorcières s'habillent en paradise // #mims

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✧ Parchemin envoyé Dim 16 Déc - 22:56 ✧


witches wear paradise
๑ pimprenelle deveraux et marianne duchannes ๑

And in the end, there is nothing she would not do for those who really are her friends.

Le bal de Noël. C'était le genre d'évènement que Marianne attendait toute l'année. Papillon sociable, elle n'avait aucun mal à se fondre dans la masse à n'importe quel évènement et faisait la fierté de son oncle et sa tante aux réunions mondaines. C'était sans doute sa capacité d'adaptation qui lui avait permis de dégoter le poste d'assistante de Casimir Chastel, une qualité qui découlait de sa sociabilité. Mais si elle attendait cette soirée, ça n'était pas nécessairement pour rencontrer de nouvelles personnes ou pour approfondir certaines relations (même si un bal était toujours une belle occasion de le faire naturellement, l'air de rien), non. Marianne avant tout adorait danser, si ça ne tenait qu'à elle la sorcière le ferait jusqu'au petit matin. Elle était de ces personnes lumineuses, positives, qui pouvaient passer de merveilleuses soirées là où d'autres sorciers y voyaient un devoir ou une tare. Sans être débauchée ou fêtarde, Marianne aimait profiter de ce genre de moments où tous les soucis qu'elle pouvait avoir s'envolaient pour laisser place à l'allégresse de l'instant. Les bals et les soirées avaient cet effet là : comme un bulle, un arrêt dans une vie qui allaient à la fois bien trop vite et bien trop lentement pour la jeune sorcière. Alors c'était sans surprise que le bal de Noël avait pris une grande place dans son quotidien depuis que les Duchannes avaient reçu l'invitation magique où le thème de l'année avait été annoncé. Un bal masqué. L'idée était aussi drôle que douteuse. Qui avait bien pu penser que les masques vénitiens se mariaient bien avec les flocons de neige qui tapissaient Paris depuis peu ? Marianne, si elle trouvait le concept amusant avait ses réserves également, elle n'aimait pas vraiment ne pas savoir qui pouvait se cacher sous tel ou tel masque surtout lors d'un évènement de cette ampleur. Une bourde était vite arrivée... sans avoir besoin de masque. Alors avec : aïe. Mais son intérêt pour l'évènement n'en avait pas pâti bien au contraire. Juliette et elle passaient leur temps ensemble à chercher le masque qu'elles porteraient respectivement, alors que sa tante Hariette avait déjà trouvé les accessoires qu'elle porterait. Il lui manquait le plus important pour une sorcière allant à un bal : la robe.

Qu'Olympe soit occupée ne l'avait pas surprise. La princesse était de plus en plus demandée depuis qu'elle était devenue le bras droit de son frère. Alors Marianne, non sans une idée derrière la tête, avait envoyé un hibou à Pimprenelle quelques jours plus tôt pour l'inviter au Paradise. Non seulement, elle avait besoin d'une robe pour le bal et faire des "achats" (se servir dans les rayons du Paradise pour Marianne, c'était comme ouvrir l'armoire de sa tante plus que comme faire du shopping en réalité) seule n'avait rien d'amusant et relevait presque de la corvée, mais Noël arrivait à grands pas et il était temps pour tout le monde de gâter ses proches. Ce serait l'occasion pour Pimprenelle de faire ses emplettes... même si là n'était pas le vrai but de Marianne. Ses cadeaux, elle, elle devrait les acheter ailleurs pour réellement surprendre sa famille. Ce qu'elle voulait d'ici la fin de la journée, c'était convaincre son amie de venir au bal : chose qui ne serait pas facile, elle s'en doutait. Pimprenelle n'était absolument pas le genre de sorcière que le bal intéressait mais Marianne avait de l'espoir. C'était le plus important. J'aimerais bien une couleur qu'on ne voit pas souvent... dit-elle par dessus son épaule, les mains qui faisaient glisser les cintres sur lesquels on avait pendu des robes. Cela faisait déjà quelques minutes que Pimprenelle et Marianne s'était retrouvées dans les galeries sans fin. Mais rien de trop criard non plus. continua-t-elle en fronçant le nez, se remémorant une robe en particulier que Pimprenelle et elle avaient déjà vu portée un jour où elles étaient ensemble. De quoi éviter de ressembler à un musard si tu vois ce que je veux dire. finit-elle dans un rire en laissant planer ses mots pour laisser à son amie le loisir d'imaginer un tel fiasco. Marianne attrapa une robe rose poudrée sans trop savoir si elle l'aimait ou non. Ça n'était pas un coup de coeur, mais c'était un bon début. Puis elle la plaqua sur elle de sa main libre et se retourna vers Pimprenelle, la questionnant du regard simplement. Elle n'avait pas besoin d'en faire plus pour faire comprendre à son amie qu'elle attendait un avis, ou un conseil. Marianne ne lui avait pas encore demandé de venir au bal avec elle, et d'ailleurs elle ne cherchait pas encore de cavalier pour y aller, car si jamais Pimprenelle venait la voyante se proposerait pour l'accompagner entre amies. Ce serait déjà une grande victoire de la convaincre d'y assister, alors attendre d'elle qu'elle vienne au bras d'un homme qui n'était pas Lucifer... c'était mal connaître la Deveraux. Marianne attendait le bon moment, et c'était encore un peu trop tôt pour amener le sujet dans la conversation.

04 décembre 1927
Marianne parle en ffcc66
Pimprenelle parle en 843d36


๑  A VAINCRE SANS PERIL ON TRIOMPHE SANS GLOIRE ๑



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✧ Parchemin envoyé Mar 18 Déc - 0:26 ✧





les sorcières s'habillent
en paradise

MARIANNE & PIMPRENELLE


Pimprenelle n’était pas vraiment le genre à arpenter les allées du ‘Paradise’, à vrai dire elle ne fréquentait pas réellement les magasins de manière générale. Toute sa vie, elle n’avait fait que porter les vêtements de ses aînées que sa mère avait reprisé pour qu’ils ne paraissent pas trop sué, ou trop ancien. Depuis qu’elle était capable de coudre, Pimprenelle le faisait elle-même, et prenait grand soin de ses affaires. L’argent ne tombait pas du ciel chez les Deveraux, elle n’était pas de ces sorciers nés riches qui n’avaient pas réellement la notion de la valeur des choses. Le salaire de gouvernante de Pimprenelle couvrait les frais de son exercice de la magie noire, et les quelques vêtements qu’elle s’était autorisé à acheter l’an dernier. Elle possédait plusieurs chemisiers blancs, à col lavallière ou à col Claudine, et deux jupes longues, une noire, et une bordeaux.  Deux couleurs où il était facile de rattraper les tâches de sang par exemple. Elle possédait également un pantalon dans sa garde-robe, ce qui pourrait choquer plus d’une femme de son époque. Son manteau avait vécu une mésaventure par une nuit de  pleine lune, et Pimprenelle n’avait pu le réparer, alors, ce jour-là pour sortir elle avait récupéré un vieux manteau à elle, couvrant sa chemise blanche et sa jupe bordeaux jusqu’à son genoux. A ses pieds, de ravissante chaussures bordeaux, l’un des deux paires qu’elle possédait. A l’en regarder, elle n’avait pas beaucoup de look varié, elle n’était pas cliente au Paradise, mais c’était son amie qui lui avait demandé de venir. Alors, bien que mal à l’aise dans ce qui allait donner naissance à la consommation de masse, elle s’y rendit quand même.

C’était un monde parfaitement étranger à la sorcière Deveraux. Elle était féminine, Pimprenelle, elle n’était juste pas une fashion victime, comme on les appellerait plus tard. Elle connaissait la valeur des choses, elle n’était de toute façon ici que pour accompagner Marianne qui avait réclamé son aide pour choisir une robe pour aller au Bal de Noël, une inepsie selon Pimprenelle qui n’avait jamais été à un bal de sa vie, ou peut être une fois à Beauxbâtons, mais à chaque fois elle avait toujours fait de son mieux pour les esquiver. Mais, le bal de Noël ne l’intéressait pas, elle n’était pas mondaine, ni même très sociable. 'J'aimerais bien une couleur qu'on ne voit pas souvent...' Les mots de son amie  parcourant les cintres du bout des doigts la fait revenir à la réalité. Du jaune peut être ? Se retient-elle de proposer dans un premier temps. Pimprenelle n’avait pas un sens aiguisé de la mode, ses couleurs étaient le rouge et le noir, comme Stendhal. La sorcière adorait le vert émeraude sans jamais rien posséder de cette couleur. 'Mais rien de trop criard non plus.' Elle ravala alors son jaune, le gardant pour elle, sans doute trop criard pour la jeune Duchannes. 'De quoi éviter de ressembler à un musard si tu vois ce que je veux dire.' Pimprenelle laisse échapper un rire. Oui, rien de criard. Le criard, c’était aussi les couleurs des filles de joie qui font le tapin pour attirer les regards des messieurs. Il ne fallait pas passer pour ce qu’elle n’était pas. Du moins, Pimprenelle connaissait des filles qui pourraient concurrencer un bordel, mais ce n’était à priori pas le cas de Marianne ou bien Pimprenelle ne connaissait pas du tout son amie. Cette même amie qui plaque une robe contre elle, lui demandant un avis sur la question. C’était bien la première fois que l’avis vestimentaire de Pimprenelle comptait pour qui que ce soit. Toute sa vie, on lui avait dit de porter cela parce qu’il s’agissait des affaires de sa sœur aîné, jamais un membre de sa famille ne lui avait demandé si la tenue était seyante ou non.

Que pouvait-elle bien trouver à dire ? Elle pourrait juste lui dire qu’elle était magnifique, donc que tout lui irait bien. C’était le cas de toute façon, Marianne était une jolie jeune fille, c’était une évidence. Mais, ce n’était pas ce que lui demandait son amie. Pimprenelle se sent un peu étriquée dans les rayons, et pas nécessairement à sa place, mais elle lui doit bien cela. Elle croise les bras sur sa poitrine, analysant la robe qu’on lui présente. ‘C’est…’ Elle cherche ses mots Pimprenelle. Comment dire ? Elle ne trouvait pas que ça lui allait très bien. Elle n’était pas d’une nature délicate la sorcière, plutôt brute. Mais l’amitié exige un brin de délicatesse, un soupçon de savoir vivre, et une bonne dose de diplomatie.  ‘C’est très pâle, et trop…’ Elle grimace pour chercher le mot juste, ‘Ton sur ton, tu as le teint rosé, et tu rajoute du rose.’ Elle hoche négativement la tête, ‘Sauf si tu veux ressembler à un chou à la rose, je crois pas que celle-ci soit un bon choix.’ Elle essaye de faire une comparaison avec ce qu’elle connait sans que cela ne choque Marianne.  Elle esquisse un petit sourire, et cherche elle-même dans le rayon ce qui pourrait aller comme couleur. ‘Peut être… du bleu ciel ?’ Propose Pimprenelle sans vraiment être sure d’elle. Elle était si assurée quand il s’agissait de Magie Noire, mais dès qu’il s’agissait de mode, de féminité, de chose simples de la vie, c’était comme si un monde entier les séparait, elle et la fille qu’elle voudrait être. Elle sort  une robe jaune, et dit alors, ‘Certainement pas ce jaune pisseux.’ Elle rit Pimprenelle.  Elle n’avait pas beaucoup l’occasion de rire chez elle, jamais à vrai dire. Viola n’était pas drôle du temps, Lucifer était plutôt sérieux, il n’y avait qu’avec Marianne ou avec Gwendoline qu’elle avait ce semblant de liberté de rire.



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Pimprenelle Deveraux

✧pour le plus grand bien✧
Pimprenelle Deveraux
Missives royales : 94
Date d'arrivée : 30/09/2018

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✧ Parchemin envoyé Mer 19 Déc - 13:43 ✧


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๑ pimprenelle deveraux et marianne duchannes ๑

And in the end, there is nothing she would not do for those who really are her friends.

Marianne était loin d'avoir l'expertise vestimentaire de sa cousine, Juliette, ou de sa tante. Elle aurait pu, cependant. S'intéresser un peu plus au business familial et apprécier traîner dans les rayons de la galerie sorcière. Nombreux étaient les enfants à s'y amuser pendant que leurs parents faisaient leurs achats, à courir entre les vêtements, les allées, se cacher sous les robes et manteaux sorciers. Mais Marianne avait toujours préféré flâner dans l'hotel particulier des Duchannes plutôt qu'au Paradise. Gardée par une nourrice, occupée par son professeur de voyance, de piano ou se perdant entre les pattes des jardiniers récoltant ça et là de petits conseils. Elle n'avait jamais été une enfant aussi passionnée par la mode que les sorcières Duchannes sans que cela ne l'handicape pour autant : aux yeux de Hariette et Juliette, Marianne était la parfaite petite mannequin. Ambassadrice du Paradise bien malgré elle, que ce soit par son nom de famille ou simplement par sa garde robe principalement composée de pièces du Paradise. Et avec son poste au Sénat, en étant l'ombre du sénateur Chastel, elle faisait rayonner le business auprès des sorcières qui partageaient son quotidien. Marianne en avait longtemps été gênée dans l'adolescence, las de devoir porter ce qu'on lui donnait plutôt que pouvoir choisir elle-même. Mais avec le temps, la voyante s'était affirmée et avait sans le vouloir assimilé beaucoup de choses de son temps passé avec les deux autres femmes de sa famille. Marianne était devenue une sorcière au bon goût, qui savait ce qui lui seyait le mieux sans commettre d'impair. Elle n'avait pas non plus peur de porter des collections qui n'avaient pas encore fait l'unanimité... pour le moment. Et si elle ne s'était toujours pas prise de passion pour la mode, Marianne avait développé un certain intérêt avec le temps. En témoignait le soin qu'elle mettait pour trouver la robe qu'elle porterait au bal de Noël. Dans sa robe saumon, la sorcière attendait l'avis de son ami qui comptait beaucoup pour elle. Elle voit son regard détailler le tissu, pensif. C’est… Très vite Marianne comprend que Pimprenelle hésite rien qu'à son regard et le ton qu'elle emploie. Hm. Pourquoi donc ? Elle était jolie cette robe, le tissu était brillant, satiné. Avec un peu de chance il reflèterait la lumière du plafond enchanté qu'il y aurait au bal. C’est très pâle, et trop… Pimprenelle chercher ses mots et Marianne tente de les lui tirer. Fade ? qu'elle tente, avant que la sorcière ne reprenne plus précisément. Ton sur ton, tu as le teint rosé, et tu rajoute du rose. Oh, elle avait le ton rosé ? C'était la première fois qu'on le lui disait et Marianne sourit à l'attention de son amie qui avait sans doute raison. Elle lui faisait confiance, parce que même si Pimprenelle n'était pas à la pointe des dernières tendances qui souvent allaient et venaient, elle était toujours chic et toujours féminine une qualité intemporelle qui était bien plus importante que d'être à la mode. Le bon goût ne suivait pas toujours les tendances après tout. Sauf si tu veux ressembler à un chou à la rose, je crois pas que celle-ci soit un bon choix. La comparaison lui arrache un rire sincère, et Marianne repose la robe sur le présentoir. Non. Elle n'avait pas envie de ressembler à un chou à la rose, aussi bon ces sucreries pouvaient-elle être. Marianne était gourmande, mais pas au point de vouloir se transformer en quelque chose de ce genre. C'est donc un non définitif. À la suivante ! lance-t-elle sans perdre de son entrain. Le shopping pouvait être ennuyant, mais avec une amie ça ne l'était jamais complètement. Encore moins quand elle trépignait d'impatience de lui poser la question tant attendue. Peut être… du bleu ciel ? entend-t-elle Pimprenelle proposer. Marianne secoue positivement la tête en s'arrêtant de chercher dans son rayon pour se retourner vers la Deveraux à qui elle offre un sourire. Bonne idée ! J'adore cette couleur en plus. Elle avait beaucoup de robes dans ces tons là. Peut-être trop même, mais c'était une couleur qui lui rappelait la Normandie. La mer. La maison de ses parents. L'air marin. Peut-être qu'il était même trop habituel pour elle de la voir en bleu... et que ça n'était finalement pas un bon choix. Marianne hésite, garde la couleur en tête car elle sait que c'est toujours un ton qui lui va bien.

Elle se replonge dans sa recherche, pensive, ses doigts venant tirer parfois un tissu ou deux sur leur chemin pour en toucher la texture. Toujours attentive à la sensation de ce dernier sur sa peau : elle avait eu quelques mésaventures autrefois avec des robes beaucoup trop piquantes qui avaient transformé des soirées en véritables séances de torture. Pimprenelle trouve une robe et la lui montre, une grimace sur le visage. Certainement pas ce jaune pisseux. Les deux sorcière se mettent à rire à l'unisson, tandis que Marianne s'approche pour prendre la robe dans ses mains, hilare. Mais non... qui peut bien acheter ça ? se moque-t-elle en voyant la couleur du tissu qui pour le coup n'était pas du tout plaisante. J'aime le jaune, mais pas au point de porter ça par Mélusine... Dans un rire, la voyante vient ranger la dite robe dans son rayon en jetant un coup d'oeil complice à Pimprenelle. Je suis sûre que des gens l'achètent en plus... Mais comme dirait ma tante : les goûts et les couleurs ne se discutent pas. dit-elle en secouant la tête dans un soupire qui se veut désabusé. Il y avait des sorciers qui étaient prêt à payer une fortune pour le plus vilain des tableaux, et c'était bien vrai également pour les vêtements. La preuve, les deux sorcières avaient eu l'un des plus grands désastres vestimentaires en guise de professeur d'Histoire Magique à Beauxbâtons. Monsieur Dufléreur méritait bien quelques conseils avisés de la matriarche Duchannes... sans en avoir jamais eu le luxe. Quel dommage. Dans les étalages, Marianne tombe sur une robe rouge bordeaux brodée qu'elle tire vers elle pour mieux l'observer. C'était une couleur qu'elle appréciait porter, surtout en hiver, mais qu'elle savait être particulièrement aimée par son amie à côté d'elle. De quoi commencer à emmener le sujet dans la conversation doucement, mais surement. T'en penses quoi ? demande-t-elle en la montrant à Pimprenelle. Je suis sûre que tu serais ravissante dedans. qu'elle ajoute en espérant pouvoir la convaincre de l'essayer (au moins). Elle passe ses mains dessus pour en toucher les coutures et les sequins, puis la secoue un peu pour jouer avec les franges de cette dernière. La robe était très belle, oui. Et Pimprenelle aussi : sa simplicité ne faisait que souligner le peu d'effort qu'elle avait à faire pour être jolie. Pas comme certaines jeunes filles qui se cachaient derrière des tenues extravagantes et du maquillage trop prononcé. Marianne en était loin aussi, à vrai dire. Marianne après s'être intéressée à la robe reporte son regard sur la sorcière et insiste d'un battement de cils.  

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✧ Parchemin envoyé Jeu 20 Déc - 1:07 ✧





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MARIANNE & PIMPRENELLE


Une Deveraux aux Grands Magasins. Si sa mère savait cela, elle lui dirait surement qu’elle avait mieux à faire que de faire du lèche-vitrine avec une amie. Sa mère n’avait pas une grande tolérance pour les choses de la vie, Madame Deveraux ne faisait qu’admirer le savoir, la connaissance, la puissance, la magie, et Satan. Mais rien de plus. Pimprenelle, la plus jeune de ses enfants, avait depuis son plus jeune âge du affronter la dureté d’une mère qui avait placé en elle de grands espoirs, et qui n’avait jamais rechigné à lui montrer sa déception quand elle faiblissait. Pimprenelle n’avait jamais eu de véritable relation mère-fille, elle n’était même pas sûr que ses ainés aient eu une relation parentale avec elle. Chez les Deveraux, l’amour de Satan et de la magie noire passait avant les liens du sang. Jamais Pimprenelle, dans son éducation n’avait pu percevoir un moment comme celui-ci comme étant de la détente, ou même utile. Elle était enfermée dans un tissu de noirceur qu’elle appréciait mais qui la fermait au monde qui l’entourait. Quand elle voyait l’enthousiasme de son amie en cet instant, elle réalisait encore plus que leur monde était assez différent. Pimprenelle n’avait pas grand-chose à faire du ‘matériel’, tout ce qu’elle voulait c’était avoir quelques choses sur le dos, de confortable, de propre, et de jolie, mais elle ne se targuait pas d’avoir des vêtements neufs.  Mais, elle ne juge pas Marianne qui semble apprécier cela, il fallait de tout pour faire un monde, et qui était-elle pour porter un jugement de valeur sur son amie ? Personne. Si elle le faisait, elle n’était pas une amie.

L’avis de Pimprenelle n’était pas très aiguisé en matière de mode. Tout ce qu’elle savait sur ses propres goûts c’était qu’elle aimait d’avantage la mode parisienne à ce qu’elle avait pu voir durant l’été qu’elle avait passé à la Nouvelle Orléans. Les parisiennes avaient un savoir-vivre et une prestance étrangers aux américaines, un style qui leur était propre.  'C'est donc un non définitif. À la suivante ! '  Pourtant, son amie tient compte de son avis. Et continue sa recherche.  Ce à quoi Pimprenelle propose du bleu ciel. Ce n’était pas du tout une couleur qu’elle aimait. Les goûts de Pimprenelle étaient sommaires : rouge, noire, et émeraude. Trois couleurs qu’elle chérissait. 'Bonne idée ! J'adore cette couleur en plus.' Le bleu était bien trop doux selon Pimprenelle. Trop doux, trop… froid aussi. Elle n’aimait pas spécialement le bleu, ni le jaune, ni le rose, ni le violet. Non, elle n’aimait pas les couleurs ‘fille’, elle préférait les couleurs plus foncé, et plus absolue dans leur teinte. Le pastel n’était pas du tout son genre, elle portait des chemisiers blancs simplement parce qu’il était facile d’en trouver et que le coût était moindre.  Elle ne voulait pas parler d’argent, surtout pas avec une amie. Pimprenelle n’en manquait pas, puisqu’elle vivait en fonction de ses moyens, et pas au-dessus. Elle préférait rire de la robe jaune pâle plutôt que de laisser transparaitre quoi que ce soit. Marianne rit avec elle quand elle voit elle aussi ce jaune peu flatteur. 'Mais non... qui peut bien acheter ça ? '  Pimprenelle se demanda surtout comment on pouvait y mettre un tel prix en voyant cette couleur. 'J'aime le jaune, mais pas au point de porter ça par Mélusine...' Son amie la range alors, ajoutant : 'Je suis sûre que des gens l'achètent en plus... Mais comme dirait ma tante : les goûts et les couleurs ne se discutent pas.' Ça c’était sûr, ça ne se discute pas.

Pimprenelle avait presque l’impression d’être un éléphant dans un magasin de porcelaine, puisqu’elle ne sentait pas vraiment à l’aise.  Elle n’avait jamais mis les pieds dans quelque chose d’aussi gigantesque. Les vêtements de Pimprenelle étaient l’œuvre d’une amie et couturière de sa mère, rien d’extravagant. Mais, il y avait un petit quelque chose de plaisant dans ces allés, même si elle n’était pas à sa place. Elle laisse ses yeux divagués au loin, intrigué par tant de choses nouvelles, et elle voit Marianne sortir une jolie robe bordeaux brodée. Pimprenelle trouvait cela bien plus élégant,  c’était d’avantage une couleur qu’elle appréciait. 'T'en penses quoi ?' La jeune Deveraux hoche la tête, approuvant ce choix. Elle n’avait qu’à la passé et voir ce que cela donnait. 'Je suis sûre que tu serais ravissante dedans. ' Pimprenelle s’arrête un peu comme figée. Et elle regarde alors son amie, un peu étonnée.  ‘Ravissante’, ce n’était pas quelque chose qu’on lui avait déjà dit. Ou bien elle n’avait pas écouté, parce que la vanité ce n’était pas le pêcher auquel elle succombait, pas le moins du monde. Moins elle se voyait dans un miroir, mieux elle se portait à vrai dire.  ‘Elle est très belle.’ Dit-elle en souriant, non sans une pointe de gêne. ‘Oh non, je ne pense pas.’ Précise-t-elle. Elle pouvait jeter les sorts les plus complexes, remettre en place un des enfants dont elle était la gouvernante avec fermeté mais elle était incapable d’avoir une estime d’elle-même quand il s’agissait de son apparence.

Maladroite, elle détourne le regard pour aller chercher une robe d’une autre couleur pour Marianne, ‘Elle t’ira bien mieux qu’à moi.’ Sans savoir pourquoi Pimprenelle laisse échapper un rire, nerveux. Elle secoue légèrement la tête comme pour se remettre les idées bien en place, et en poussant un cintre sur le portant, elle tourne la tête vers Marianne, ‘Je ne vois pas pourquoi je porterais ce genre de robe.’ Et sans parler du prix. Le prix était exorbitant pour Pimprenelle, pour Marianne c’était plus facile, c’était le magasin de sa famille, alors nul doute qu’elle pouvait choisir ce que bon lui semblait. La jeune Deveraux se servait parfois dans la boutique de sa famille, mais elle se faisait réprimander par sa sœur quand elle piochait un peu trop d’ingrédient. Mais, ce n’était pas le même prix que cette robe. On ne pouvait comparer quelques grammes d’armoise avec une robe de cette qualité.  Marianne n’avait pas parlé de l’acheter, mais Pimprenelle ne voyait pas l’intérêt d’essayer quelque chose qu’elle n’achèterait pas. ‘Celle-ci !’ S’exclame-t-elle, essayant de changer de conversation. Elle était d’un bleu ciel très pastel, brodée d’un fil argenté d’une finesse assez incroyable. Pimprenelle la sort du rayonnage pour la montrer à son amie. Elle n’aimait pas que l’on parle d’elle, elle était mal à l’aise avec cela. L’intérêt d’être belle lui était étranger, elle prenait soin d’elle, mais juste pour elle. Elle n’était pas dans un esprit de séduction, innocente, et désintéressée, elle n’était pas en phase avec les jeunes filles en quête du grand amour. ‘Tu devrais l’essayer !’ Bien tenté Pimprenelle, mais étrangement elle sait que sa ruse risque de ne pas marcher.



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Pimprenelle Deveraux

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✧ Parchemin envoyé Ven 21 Déc - 13:37 ✧


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๑ pimprenelle deveraux et marianne duchannes ๑

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Ça lui fait un bien fou de passer du temps avec Pimprenelle. Ça valait bien tout l'or du monde, même. Et dans les allées familières des galeries du Paradise, elle cumule les madeleines de Proust en y passant l'après-midi avec son amie. C'est qu'elle en avait besoin la sorcière, après les derniers jours éprouvants qu'elle avait passé, trop pour qu'elle puisse en parler ouvertement. Entre De Chalon et Basile, sa vie avait bel et bien basculée du jour au lendemain : trente-six heures, c'était tout ce qui avait suffit pour que les fondations sur lesquelles tenaient ses épaules ne menacent de s'effondrer. Et Marianne évitait le désastre en évitant comme elle le pouvait ses soucis. La sorcière vivait dans le déni, mais le déni lui rendait bien : rire et sourire avec Pimprenelle lui mettait du baume au coeur, ce dont elle avait férocement besoin. Ignorer Benjamin était simple même si la réalité finissait par le lui rappeler, comme une petite voix, un petit poids qui ne la quittait pas. Éviter Basile était du domaine de l'impossible, il faudrait qu'elle change de poste et elle n'avait pas travaillé aussi dur pour laisser une histoire de coeur changer les plans qu'elle s'était donné. Alors la voyante encaissait. C'était tout ce qu'elle pouvait faire. Et sans le savoir Olympe et Pimprenelle étaient ses deux principales alliées au milieu de cette tempête dont elle ne leur avait toujours pas fait part par pudeur et fragilité. L'occasion se présenterait plus tard. L'heure était d'abord à l'allégresse, aux plaisanteries, à convaincre son amie de l'accompagner au Bal où elle ne voulait pas se rendre seule. Ce serait bien moins amusant. Et si elle passait du temps avec Pimprenelle ça n'était jamais dans ce genre de cadre que pourtant elle affectionnait. C'était égoïste de sa part, que de vouloir forcer son amie à sortir de sa zone de confort pour quelques heures à son bras. Mais parfois il fallait l'être, égoïste, pour faire face à bien des choses. Marianne se rattraperait bientôt, n'hésiterait pas à le faire même. Elle lui devait beaucoup à Pimprenelle, qui était une amie oui, mais une amie précieuse et Marianne savait la chance qu'elle avait d'être tombée sur la Deveraux. L'étrange et surprenante Deveraux : il n'y en avait pas deux, des comme elle. Et ça ne la rendait que plus irremplaçable.

La robe bordeaux dans sa main, Marianne continue de caresser le tissu qui est affreusement doux. Trop pour qu'elle puisse s'arrêter d'y passer les doigts en attendant la réaction de son amie. Et la voyante lui sourit avec une certaine tendresse dans le regard, elle l'encourage du bout des cils quand elle la voit se figer. Forcément surprise. Pimprenelle n'était pas une addict du shopping, ni une grande admiratrice de la mode et Marianne avait depuis longtemps compris que la sorcière ne portait pas grande importance à son apparence. Pourtant elle était si jolie. C'était un mystère que son coeur ne soit pas pris depuis longtemps, un mystère que la sorcière avait mis sur le coup de son indépendance farouche. Pimprenelle était une personnalité forte, une sorcière brillante, bien sûr que non elle ne céderait pas aux avances du premier venu. Elle méritait une personne de son rang, à sa hauteur. Et ça ne courrait pas les rues aux yeux de Marianne... [color=#843d36 Elle est très belle. [/color] Ah, ah ! Le sourire de la Duchannes s'élargit presque d'une oreille à l'autre, déjà prête à crier victoire. Elle savait que la robe lui plairait, parce qu'il s'agissait d'une des couleurs que son amie portait le plus souvent. Mais elle déchante vite quand Pimprenelle continue. Oh non, je ne pense pas. Mince. Le sourire de Marianne se fane à peine, loin d'elle l'idée d'abandonner si vite. Elle a déjà touché la bonne couleur, il suffisait de trouver un moyen pour que Pimprenelle essaie. Au moins pour s'amuser. Elle t’ira bien mieux qu’à moi. dit-elle en détournant le regard pour chercher une autre robe. Marianne grimace, mais ne repose pas la robe bordeaux qu'elle vient déposer sur son avant bras pour la garder. Elle n'avait pas dit son dernier mot. N'importe quoi... répond-t-elle en secouant la tête un sourire en coin. C'est ta couleur en plus. ce qui était totalement vrai. Il n'y avait qu'à regarder sa jupe aujourd'hui qui était presque de la même teinte. Mais Marianne n'en dit pas plus de peur de la bousculer plus qu'autre chose. Elle ne voudrait pas que Pimprenelle se braque et que son plan tombe à l'eau avant même qu'elle ne puisse le mettre en place. Ce serait... terriblement dommage. Dos à dos, les sorcières font glisser les robes sur les portant en marchant dans la même direction. Elles piétinent plus qu'autre chose, mais la présence de Pimprenelle a ce quelque chose d'apaisant. Marianne est heureuse de passer du temps avec, et aussi cliché cela puisse-t-il paraître, elle est contente de pouvoir compter sur elle pour quelque chose d'aussi stupide que trouver la bonne robe. C'est ce genre de petit détail qui passent trop souvent à la trappe qui sont important. Les petites attentions, il ne fallait pas les oublier. Je ne vois pas pourquoi je porterais ce genre de robe. finit par dire Pimprenelle en se tournant vers elle. Marianne arrête sa recherche, les doigts posés sur une robe d'un vert émeraude magnifique...ment fait pour son amie. Elle tend le cou pour regarder son amie, un sourire complice aux lèvres. Je sais pas... il faut toujours avoir une belle robe, non ? On ne sait jamais... ce qu'il peut se passer. Elle n'allait tout de même pas lui dire "Bah pour le Bal", même si l'idée était là. Puis elle se retourne, sort la robe verte du portant et l'observe d'un peu plus près avant de la poser par dessus la bordeaux sur son bras. En voilà une autre qui pourrait plaire à Pimprenelle : Marianne en oublie presque de regarder pour elle aussi.

Mais Pimprenelle, elle, n'oublie pas sa mission. Et heureusement. Pour preuve, elle s'exclame dans son dos un Celle-ci ! qui fait faire à Marianne volte face. La robe que lui tend la sorcière attire son regard avec une facilité déconcertante. C'était tout ce qu'elle aimait : du bleu pastel, de la finesse, rien de trop extravagant et plutôt un travail minutieux. Elle avait les traits fins Marianne, et quelque part, ses goûts aussi étaient attirés par l'élégance de la finesse. Gardant les deux robes sur l'avant bras, elle laissa ses doigts courir sur le tissu que Pimprenelle tenait. Tu devrais l’essayer ! et l'entrain de son amie la fait rire. C'était étrange de la voir aussi... intéressée par quelque chose comme ça. Ce n'était pas tout à fait elle et ça trahissait quelque chose. Marianne la connaissait depuis assez longtemps pour voir clair dans son jeu, ce qui lui arrache naturellement un éclat. Merci. D'abord, de l'avoir trouvé et de la lui monter. C'est vrai qu'elle est magnifique... Tu as vu tous les détails qu'il y a ? et pour illustrer ses propos, elle trace du bout de l'index les dessins argentés qui y avaient été brodés, avec ça et là des perles et des pierres semi-précieuses. C'était un travail remarquable. Bien loin de la robe jaune dont les deux jeunes filles s'étaient moquées plus tôt. Le bras déjà chargé, elle relève son regard vers Pimprenelle. Tu veux bien me la garder ? demande-t-elle en levant le bras où deux autres robes pendaient déjà. Pour Pimprenelle. Ça se voyait, parce que ça n'était pas nécessairement des couleurs que Marianne portait souvent, alors que c'était le cas pour son amie. Mais la voyante ne fit aucun commentaire. Du moins, pour le moment. Se retournant pour chercher une nouvelle robe, elle tomba sur une noire qu'elle ajouta à sa petite collection l'air de rien. Vous restez en France pour les fêtes ? demande-t-elle pour faire la conversation sans la regarder pour autant, ses mains occupées à faire glisser les cintres et ses yeux à scanner les vêtements. En vérité, Marianne espérait que cela soit le cas : si Pimprenelle voyageait, elle pouvait déjà tirer un trait sur le bal. Nous oui, enfin, je crois que Lucien part en Norvège pour le travail après Noël. Il serait là pour Noël, c'était le principal. Les Duchannes ne manquaient jamais une occasion de fêter un évènement en famille, si Lucien avait été obligé de partir pour Noël, sans doute que toute la tribu l'aurait suivi en Norvège le temps de quelques jours. Marianne noyait le poisson, parlait avec une certaine nonchalance mais croisait les doigts furtivement.

04 décembre 1927
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MARIANNE & PIMPRENELLE


Pimprenelle n’avait pas de belles robes. Elle avait récupérée une vielle robe qu’elle avait dû repriser pour la mettre à sa taille lors du mariage de son frère. C’était une robe beige qui était encore dans son placard, la plus belle pièce qu’elle avait mais qu’elle ne portait pas.  Et c’était une robe que sa mère avait récupéré quelque part, Pimprenelle n’avait rien de vraiment neuf, sauf ses chaussures qu’elle changeait souvent et qui était ce qui lui coutait le plus. Alors, quand Marianne lui dit alors, 'N'importe quoi...  C'est ta couleur en plus.'Ce n’était pas n’importe quoi pour Pimprenelle. Elle se ne trouvait pas personnellement jolie, elle pensait qu’elle était simplement dans la norme. La beauté n’était pas quelque chose auquel elle portait attention. Elle ne comprenait pas par exemple pourquoi un garçon comme Oscar Delacour pouvait s’intéresser à elle. De la science-fiction. Cette robe faisait partie des couleurs qu’elle appréciait, mais ça ne signifiait pas qu’elle lui irait bien. Pour avoir ce genre de robe, il fallait aller à des évènements, ce qui n’était pas du tout son cas. Son niveau de sociabilisassions était médiocre. 'Je sais pas... il faut toujours avoir une belle robe, non ? On ne sait jamais... ce qu'il peut se passer. 'Quand on était du monde Marianne sans l’ombre d’un doute. Pimprenelle n’appartenait pas au monde de ses amies, que cela soit Marianne ou Gwen. Elle n’était pas née d’une famille noble possédant une place au sénat magique ou riche pour avoir un commerce florissant. Pimprenelle avait purement et simplement la sensation de n’être rien aux yeux du monde magique Français parce que son nom était insipide.

Elle crut bien que sa diversion avait fonctionné, qu’elle ne remarqua pas que son amie avait gardé la robe qu’elle lui avait montrée. Rien de tel que de montrer une autre robe pour attirer l’attention d’une jeune fille aussi férue et pointue en matière de mode que Marianne. Elle ne se doute pas une seconde que son amie a vu clair dans son jeu, mais qu’importe, c’était de bonne guerre, rien de  bien méchant. 'Merci.  C'est vrai qu'elle est magnifique... Tu as vu tous les détails qu'il y a ? '  Pimprenelle devait bien reconnaitre qu’il y avait du travail, et qu’elle était belle. La couleur irait pour sûr à ravir à son amie, les teintes pastelles lui allait si bien. Pimprenelle avait tendance à préférer les couleurs sombres, comme son âme qui se noircissait un peu plus à chaque fois qu’elle pratiquait e la magie noire. Mais le sacrifice était nécessaire, la quête de pouvoir ne s’accomplie pas dans donner de sa personne.  Elle fronce discrètement les sourcils quand elle lui demande, 'Tu veux bien me la garder ?' Montrant ses bras chargé de couleurs qui avaient été qualifié par la jeune Duchannes de ‘sa couleur’ à Pimprenelle. Elle n’était pas née de la dernière pluie, essayerait-elle vraiment de lui en faire porter une ? Bon sang, Pimprenelle n’oserait porter une robe d’une telle qualité, trop craintive de le déchirer ou de l’abimer. Elle ne pourrait la payer. Mais à sa demande, Pimprenelle hoche la tête, ‘Oui, bien sûr.’ Pimprenelle regarda alors son amie repartir en quête de robe, en prenant une autre au passage. Noire, et élégante. Selon Pimprenelle, le noir était la plus élégante des couleurs, la plus passe partout, et surtout celle où le sang tâchait moins. Les Deveraux étaient pratique sur ce point : choisissons ce qui se tâche le moins. A mesure qu’elle cherche son amie lui demande, 'Vous restez en France pour les fêtes ?' Elle esquisse une moue parce qu’elle n’en sait rien. Les Deveraux ne fêtaient pas Noël. Pas du tout, ce n’était pas dans leur culture, Noël était une invention du christianisme, pas une religion auxquels les Deveraux adhéraient. Pour eux, la seule entité susceptible d’exister était le diable lui-même. 'Nous oui, enfin, je crois que Lucien part en Norvège pour le travail après Noël.'

On ne fête pas Noël.’ Précise alors Pimprenelle. Pourquoi diable les Deveaux fêteraient-ils la naissance de l’enfant Jésus ? Par Satan, non. Sa famille fêtait Samain, la nuit de Walpurgis, les solstices, et les équinoxes. ‘On fête Yule au moment du solstice.’ Ajoute-t-elle comme pour essayer pour une raison qui lui échappe de ne pas passer pour ce que sa famille était réellement. Le genre à sacrifier un chat, un agneau ou un autre être vivant pour s’accorder les faveurs de Satan pour la nouvelle année.  Sa famille n’était pas normale, elle ne l’avait jamais été, dysfonctionnelle, satanique, maléfique, obscure, peu affectueuse, dure, sa famille était tout cela à la fois. Elle ne pouvait pas dire que ses parents l’aimaient, elle n’en était même pas sûre. ‘Mais on ne part pas à la Nouvelle Orléans.’ Ajoute-t-elle gardant en main la robe que Marianne lui avait demandé de garder. Fixant en parler les broderies de celle-ci. Elle n’aimait pas beaucoup parler de sa famille avec les autres, elle était souvent trop étrange pour le commun des sorciers. Pimprenelle aimait beaucoup aller à la Nouvelle Orléans, tout était si différent. Bien sûr, rien n’égalait Paris. ‘Mère et père ne reviennent pas, nous les rejoindrons l’été prochain.’ Ses parents étaient partis depuis l’été dernier à la Nouvelle Orléans, le reste de la famille les avait accompagnés par le bâteau pour y passer l’été et seuls les trois enfants et l’épouse de Lucifer en étaient revenus. ‘Alors oui, on reste.’ C’était presque comme une fatalité dans sa voix. De toute façon elle ne pouvait jamais rien faire seule. Ca faisait mauvais genre selon Lucifer qu’elle aille en voyage seule, même si les Deveraux étaient des femmes fortes, Pimprenelle était cruellement sous l’influence de Lucifer. Ils avaient ce lien depuis toujours, indéfectible. Pimprenelle aurait aimé passer l’hiver à la Nouvelle Orléans, mais elle travaillait pour vivre, et un tel voyage avait un coût non négligeable. Elle parcourt un peu le rayonnage en face de celui où regarde son amie, et demande, ‘Et celle-ci ?’ Montrant une robe verte d’eau brodée d’un maigre fils argenté lui aussi. Un travail encore plus minutieux que l’autre.



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Pimprenelle Deveraux

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Pimprenelle Deveraux
Missives royales : 94
Date d'arrivée : 30/09/2018

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And in the end, there is nothing she would not do for those who really are her friends.

Elle aimerait bien lui raconter, à Pimprenelle. Lui dire tout et se confier enfin, mais les mots quand elle essaie d'emmener le sujet restent bloqués et à la place, Marianne se fraye un chemin dans le déni. Elle lui parle de robe, de tissu, de choses qui n'ont pas d'importance. Ou qui n'en ont que le temps d'une soirée, d'un maigre instant à l'échelle de la vie. De quoi oublier le reste, parce que l'alcool et la musique servaient à ça. À rire la gorge déployée, à transpirer des danses et à s'amuser d'un rien. Juste une soirée. Après c'est au tour de la vie de reprendre les rênes. Et c'était bien alors, de faire comme si le monde se limitait à quatre murs, une coupe de champagne doré et une chanson interminable. C'était tellement simple. Bien plus que d'avouer ce qui la tracassait même la nuit. Et c'est dans la même lignée que la sorcière plonge sa main dans le portant pour observer une robe bleue nuit sur laquelle elle hésite longuement. Quelque chose la chiffonnait, peut-être y avait-il trop de broderies. Elle garde une oreille attentive derrière elle, attendant une réponse de la part de son amie de -presque- toujours. Elles se connaissaient depuis maintenant presque plus de dix ans, et cela lui semblait être une éternité alors. Pimprenelle avait toujours plus ou moins fait partie du tableau, celui-là même qui n'avait été peint qu'à son entrée à Beauxbâtons car qu'était la vie d'un sorcier français avant ses dix ans ? Pas grand chose. Leurs vies commençaient quand la magie qu'ils avaient en eux étaient véritablement domptée, modelée à leur image. Marianne se pince les lèvres et repose la robe sur le portant. Tant pis. Celle-ci n'allait pas de toute façon. Le teint ivoire de Pimprenelle aurait peut-être tranché avec d'une manière qui ne lui aurait pas fait justice. Et Marianne en bonne amie voulait bien faire.

On ne fête pas Noël. Oh. Distraite dans sa recherche, Marianne se retourne vers Pimprenelle pour l'observer fouiller son rayon. Ça la touchait beaucoup, que son amie mette autant de soin à l'aider dans un domaine qu'elle ne maîtrisait pas vraiment. Pimprenelle sortait de sa zone de confort pour elle, et Marianne en avait conscience. Se sentait même un peu coupable de l'avoir tirée ici par pur égoïsme. Mais la sorcière voulait lui faire découvrir l'extravagance des bals auxquels, elle le savait, Pimprenelle n'assistait pas. Elle sortirait de son confort pour elle s'il le fallait aussi, si jamais elle le lui demandait. Marianne n'hésiterait pas. Pimprenelle faisait déjà tant. On fête Yule au moment du solstice. Ah ! Oui ! Ça lui revient maintenant. Son amie le lui avait sans doute déjà expliqué quelques années auparavant, mais obsédée par la mission qu'elle s'était elle-même donné, elle en avait oublié le genre de chose qu'elle savait pourtant bien sur elle. Yule. Le solstice. Ça lui parlait un peu, juste assez pour qu'elle n'ait pas à lui demander de s'expliquer. Les Duchannes étaient du genre chrétiens, bien que Marianne n'y ait jamais cru. S'il y avait un Dieu, il n'aurait pas enlevé à une enfant de quatre ans ses parents. S'il y avait une entité là-haut, elle aurait quelqu'un à appeler Mère, une raison de dire Père : à la place, elle avait l'impression curieuse d'être une enfant de trop, mais d'être aimée quand même parce qu'on n'allait tout de même pas jeter dehors la fille de fantômes. Mais on ne part pas à la Nouvelle Orléans. Mère et père ne reviennent pas, nous les rejoindrons l’été prochain. Alors oui, on reste. Pimprenelle continue, sans que Marianne n'ait à le lui demander et la voyante hoche la tête, véritablement intéressée par ce que pouvait dire la Deveraux. Pimprenelle était tellement française qu'elle en oubliait parfois qu'elle était en réalité plus américaine qu'européenne. Marianne gommait sans le faire exprès les différences qu'il y avait entre elles (et par Merlin, il y en avait des différences) parce que la métamorphomage et elle s'entendaient si bien. La Nouvelle Orléans c'était si loin, si étranger, et Pimprenelle était si proche d'elle. Deux mondes qui n'avaient rien à voir et qui pourtant se retrouvaient liés par leur amitié surprenante. Elle s'apprête à lui répondre, Marianne, mais Pimprenelle qui prend décidément son rôle à coeur lui proposer une nouvelle robe qui attire toute l'attention de la voyante. Comme un dé à coudre précieux qu'on agiterait face à un niffleur. Et celle-ci ? Silencieusement, la sorcière délaisse complètement son propre rayon pour venir prendre en main la robe qu'on lui tend. Elle était sublime et la couleur n'était pas commune. Le vert d'eau, ça ne se voyait pas partout et le tissu était d'une douceur à faire pâlir n'importe quel fabriquant de soie magique. Le travail minutieux de broderie était époustouflant si bien que même Marianne n'osait pas toucher les perles et les pierres qu'on y avait cousu tant le tout était d'une grande finesse.

Tu as l'oeil, elle est incroyable... souffla-t-elle charmée par la trouvaille de son amie. Elle en oublierait presque son plan mais quand son regard se pose sur les mains de Pimprenelle, Marianne lève les yeux pour lui lancer un sourire plein de chaleur. Heureusement que tu es là. qu'elle la congratule. Marianne avait très hâte de l'essayer, prête à traîner Pimprenelle dans les cabines d'essayage devant lesquelles il faudrait qu'elle trouve un moyen de la convaincre d'essayer les robes qu'elle avait trouvé. Le plan de Marianne n'était pas tout à fait cousu main : elle s'était dit qu'elle prendrait la température sur le moment, sans trop savoir comment faire. Alors elle improvisait, tout bonnement. Je vais la prendre, merci. Tu peux me donner l'autre aussi si tu veux. finit-elle par proposer en tendant les bras bien que ceux-ci soient déjà plein de vêtements. Il était temps d'essayer les trouvailles, maintenant qu'elle savait que Pimprenelle serait libre pour le bal de Noël. D'ailleurs... La Nouvelle Orléans doit te manquer... commenta-t-elle en attrapant les robes. Tu crois qu'on pourrait y aller un jour ensemble ? Ce serait sympa, non ? Je n'suis jamais allée aux États-Unis, on dit que tout y est plus grand, plus impressionnant... Marianne est d'humeur bavarde. Ce qui n'était pas très étonnant, quand on savait comment elle passait ses journées au Sénat depuis quelques jours : dans le plus grand des silences. Parce que même si elle ne parlait plus à Basile (ce qui en soit ne changeait pas beaucoup) elle avait perdu l'envie de faire la conversation à ses autres collègues, la présence du Montrose suffisant à la rendre maussade. Et c'était aussi un moyen de penser à autre chose, le mutisme c'était la porte ouverte vers l'introspection : et Marianne, à l'intérieur, elle n'avait pas envie de voir les dégâts. Avançant en espérant que Pimprenelle la suive (elle lui jette des regards pour s'en assurer) la sorcière continue. T'as quand même de la chance d'être à moitié de là-bas... qu'elle lui avoua en se tordant le cou pour lui lancer un sourire par la même occasion, prenant la direction des cabines. Marianne le pensait sincèrement à vrai dire, être simplement française était d'un ennui.

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MARIANNE & PIMPRENELLE


Elle devait avouer que ces robes étaient d’un bel ouvrage, sans  conteste. Les robes étaient sublimes, mais elle n’avait aucune envie d’en passer une. Ça ne lui ressemblait pas. Les robes, les choses fastueuses, l’argent, les soirées, les mondanités. Ce n’était pas elle, Pimprenelle n’était qu’un soupçon d’âme égarée, de magie noire, de noirceur de l’être, de sang. Etre ici même entrain de converser avec une amie sur la robe la plus appropriée pour un bal ne le ressemblait pas beaucoup non plus d’ailleurs. D’habitude elle préférait la solitude, le calme, le silence et parfois même l’obscurité. C’est un peu à coup de hasard, et surtout en tenant compte de ses goûts personnels qu’elle lui propose cette robe vert d’eau. Bien sûr, ce n’était pas une couleur qu’elle porterait elle. Mais, ça lui semblait être une couleur qui pourrait bien allé au teint de son amie, une couleur douce comme elle. Pimprenelle préférait les couleurs qui tranchaient d’avantage, tout comme elle dans son caractère. En compagnie de Marianne, elle était moins incisive, moins tranchante, moins sarcastique, moins arrogante, moins violente. En compagnie de Marianne elle était juste une jeune femme qui cherchait une place normale, alors qu’elle était étrangère aux conventions. 'Tu as l'oeil, elle est incroyable...' Pimprenelle n’irait pas jusqu’à dire qu’elle avait l’œil. Non, elle avait simplement son instinct. Tout était une question d’instinct selon Pimprenelle, la magie, la vie, les gens, tout. Il suffisait juste de tendre l’oreille. 'Heureusement que tu es là.' Elle n’en serait pas aussi certaine.

Elle avait deux robes dans les mains Pimprenelle, la bleu ciel et la vert d’eau, deux robes ouvragées parfaitement, et qu’elle avait peur de faire tomber ou de salir. Bien sûr elle n’avait pas de sang sur les mains, elle savait se tenir en public. 'Je vais la prendre, merci. Tu peux me donner l'autre aussi si tu veux.' Pimprenelle lui tend alors celle qu’elle a dans la main, et enlève l’autre de son bras, lui tendant aussi. Marianne était déjà les bras remplis de robes, et Pimprenelle lui en ajoutait encore. Elle s’en voulait presque de la charger comme une mule. Mais, elle se sentait mal à l’aise avec tout cela dans les bras. C’était le paradoxe de sa vie, elle était mal à l’aise, et en même temps envieuse.  ‘Merci.’ Dit-elle en lui donnant le tout, comme si elle la libérait d’un poids. Pimprenelle n’était pas le genre à dire merci à tout va, mais, ça lui arrivait parfois. Son amie continua alors à parler, 'La Nouvelle Orléans doit te manquer...'Ça aussi c’était un paradoxe. Elle adorait passer ses été là-bas mais, elle aimait tellement Paris. Paris resterait toujours Paris. Mais, c’était un étrange sentiment qu’elle avait vis-à-vis de la Nouvelle Orléans dernièrement. Etrange, une amertume qu’elle ne parvenait pas à identifier, quelque chose qui la tracassait sans qu’elle parvienne à mettre le doigt dessus. C’était depuis la fin de l’été, elle n’arrivait pas à voir ce qui la perturbait, normal, elle avait tout oublié. 'Tu crois qu'on pourrait y aller un jour ensemble ? Ce serait sympa, non ? Je n'suis jamais allée aux États-Unis, on dit que tout y est plus grand, plus impressionnant...' Pimprenelle n’avait dit à personne qu’un jour elle voulait s’y installer. Enfin, c’était avant, maintenant ses sentiments étaient mitigés. Mais, elle y retournerait, elle n’avait pas le choix d’y retourner chaque été, c’était la tradition dans sa famille. C’était le lieu de naissance de Pimprenelle, c’était son chez elle. Elle se met alors à suivre Marianne qui semble décidé à aller quelque part avec toutes les robes sous sur son bras. 'T'as quand même de la chance d'être à moitié de là-bas...' Non, elle n’était pas à moitié de là-bas, c’était plus compliqué que cela.

C’était plus que cela. Bien plus que cela. ‘Je suis née là-bas, pour les miens ça signifie être de là-bas.’ Dit alors Pimprenelle ne la suivant. Elle n’allait pas entrer dans les détails, par le passé, sa famille avait participé à la fondation de cette ville. Sa famille et la Nouvelle Orléans étaient lié, sa naissance avait causé plus de remous que celle de ses frères et sœurs nés en France. Sa naissance en sol américain avait conduit une famille ennemie de la leur à maudire son frère aîné, Lucifer. ‘Oui, on pourra y aller.’ Dit alors Pimprenelle, en souriant. Oui, elles pourraient y aller. A  cette époque les voyages étaient plutôt long il fallait traverser l’atlantique sur un bateau. Un jour viendrait l’air de l’aéronautique, mais pas tout de suite. ‘Je t’emmènerais dans un speakeasy sur Dumaine Street. C’est à deux pas du Mississipi, et on y trouve les meilleurs joueurs de jazz de tous les Etats Unis.’ Elle parlait de cette ville comme si elle y vivait tout le temps. Elle n’y passait que l’été, de superbes journées.  Elle était allé dans un Speakeasy plus d’une fois, aux Etats Unis, c’était la prohibition, l’alcool était interdit. Bien sûr même si elle avait été dans un de ces lieux secrets, Pimprenelle n’avait jamais vraiment bu de l’alcool.  Elle y était allée plusieurs fois avec Eugène, rien qui ne lui laisse un bon souvenir à vrai dire, à part la musique. Oui, elle n’aimait pas les fêtes mondaines, et aimait le jazz. Mais penser à la nouvelle Orléans, au Jazz, au Speakeasy, et à Eugène la met soudainement mal à l’aise. Elle s’arrête alors  qu’elle suivait son amie, perdue. Elle ne sait pas ce qui lui prend. La faiblesse, ça ne lui ressemblait pas du tout. Elle secoue la tête, et s’empresse de la suivre de nouveau. Elle n’avait pas envie de faire perdre du temps à son amie, elle-même ne savait pas ce qui la mettait aussi mal à l’aise. Elle fait deux pas, et tombe nez à nez avec ce qui était le salon d’essayage du Paradise. Il semblerait presque que Marianne et Pimprenelle soient les seules clientes dans ce coin du grand magasin parisien. ‘Tu vas donc toutes les passer et décider celle qui convient le mieux ?’ Demande-t-elle avec un sourire qui estompa le malaise précèdent. Elle ne voulait plus songer à la Nouvelle Orléans, c’était douloureux sans rien y comprendre. ‘Ma préférence va à la bleu et à la vert d’eau.’ Oui, c’était ce qui irait mieux à Marianne de toute façon. Le reste, c’était bien trop sombre pour elle.



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✧ Parchemin envoyé Lun 24 Déc - 16:08 ✧


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And in the end, there is nothing she would not do for those who really are her friends.

Cela faisait quatre ans que Marianne ne passait plus ses étés dans la capitale. Les Duchannes avaient assez d'argent pour voyager quand le coeur leur en disait et la petite dernière ne dérogeait pas à la règle. Bien sûr, depuis qu'elle travaillait au Sénat partir en vacances ailleurs était un peu plus complexe et l'assistante qu'elle était se devait d'accorder son emploi du temps à celui de son supérieur. Marianne dépendait de Casimir, mais avait tout de même réussi à partir en Espagne l'été dernier et en Angleterre celui d'avant. Elle n'avait cependant jamais visité que des pays proches de la France et les États-Unis semblaient si loin. Si inatteignables, exotiques presque tant elle les imaginait beaucoup sans pour autant avoir eu la chance d'y aller. Sans doute la faute au voyage en bateau qu'il fallait faire et que Marianne redoutait : ses propres parents avaient péris en mer et si la sorcière ne se sentait reposée qu'en présence de l'étendue bleue la parcourir lui donnait des frissons. Comme si la perte de ses géniteurs était si profondément ancrée en son être que son instinct la poussait à s'en méfier comme d'autres auraient terriblement peur de se retrouver en joue d'une baguette. C'était plus fort qu'elle. Peut-être pourrait-elle trouver un portoloin jusqu'à New-York quelque part en Europe... Qui sait. Les bras chargés de robes, Marianne fendait les rayons avec une facilité déconcertante. C'est qu'elle connaissait ces lieux mieux que Paris encore, comme si elle y était chez elle : ce qui était un peu le cas. Avant qu'elle ne puisse avoir l'âge d'aller à Beauxbâtons et entre chacun de ses cours particuliers de voyance, piano, danse ou violon, Madame Duchannes emmenait sa nièce avec elle au Paradise. Les clients les plus habitués des galeries avaient vu Marianne grandir jusqu'à ses dix ans, puis après sa première rentrée de manière moins systématique. Aujourd'hui, la jeune sorcière était une adulte. Ou presque. Parce que le manque de contrôle qu'elle avait sur sa vie depuis quelques temps lui donnait l'impression de n'être qu'une enfant subissant les affres de la vie, punie pour une raison qui lui était inconnue.

Derrière elle, il y a Pimprenelle qui la suit. Et Marianne a beau avancer, elle n'en reste pas moins attentive à ce que son amie peut lui répondre. La Nouvelle Orléans était si mystérieuse, et Marianne si curieuse, que perdre son attention lui était impossible. Je suis née là-bas, pour les miens ça signifie être de là-bas. Oh. Elle ne le savait pas ça, ne s'y attendait pas non plus. Marianne, elle aimait bien l'idée d'être de deux endroits à la fois. D'avoir un pied ici et un autre à l'opposé de l'océan... Donc Pimprenelle n'était pas française. Du moins pour les siens. Elle était donc américaine ? C'est ce qu'il fallait dire ? Marianne le note quelque part dans son esprit, non sans une pointe d'envie. Quelle chance. Oui, on pourra y aller. Et à peine Pimprenelle le dit-elle que Marianne se retourne complètement vers elle, marchant à reculons sans se soucier de tomber ou non. Elle pouvait avancer ici les yeux fermés. Sur ses lèvres délicatement maquillées, il y avait le plus large sourire qu'elle avait offert à quelqu'un depuis des jours. Des vacances avec Pimprenelle. C'était formidable. Fabuleux même et déjà elle n'avait qu'une hâte : trouver le temps. L'argent ne serait pas un problème et s'il pouvait l'être pour son amie, Marianne ferait en sorte qu'il ne le soit pas. Mesdames Duchannes et Deveraux se connaissaient bien depuis le temps, et que leurs filles voyagent ensemble ne devrait pas les déranger non plus. S'échapper, c'était ce que Marianne faisait de mieux. Et à l'autre bout du monde elle ne l'avait encore jamais fait. Je t’emmènerais dans un speakeasy sur Dumaine Street. C’est à deux pas du Mississipi, et on y trouve les meilleurs joueurs de jazz de tous les Etats Unis. Un speakeasy, Dumaine Street, Pimprenelle pourrait lui parler chinois qu'elle n'y aurait rien compris non plus. Mais ça ne l'empêchait pas d'avoir le regard lumineux et brillant, l'excitation palpable autant que la hâte. Elle ne savait pas de quoi parlait son amie mais avait très envie de le découvrir et ce, encore plus au bras de Pimprenelle. Déjà Marianne s'imaginait tout ce qu'elles pourraient faire. Oh ce serait merveilleux ! qu'elle s'exclame toute heureuse en sautant presque sur place. Dans l'excitation elle manque de se prendre un portant ce qui lui arrache un rire. J'ai déjà tellement hâte ! continue-t-elle en se remettant en marchant plus normalement. Les cabines d'essayages n'étaient plus très loin, à quelques pas seulement et Marianne n'attendit pas Pimprenelle pour pendre les robes sélectionnées sur un portant vide. Les sorcières étaient seules (ou presque) dans ce coin du magasin ce qui n'était pas très étonnant : Marianne avait pris soin d'inviter Pimprenelle à l'une des heures les plus calmes de la semaine. Loin d'elle l'idée de venir au Paradise en période de fêtes à une heure de grande affluence. Surtout pour Pimprenelle qui n'avait pas l'habitude. Tu vas donc toutes les passer et décider celle qui convient le mieux ? Oui et non. Il était temps d'enfin être honnête avec Pimprenelle mais Marianne ne savait pas comment. Elle ne voulait pas la brusquer et surtout... ne voulait pas qu'elle lui dise non. Ma préférence va à la bleu et à la vert d’eau. Elle aussi. Mais c'était parce que les autres n'étaient pas pour elle.

Le petit salon d'essayage de ce côté là du Paradise était plus cosy que les autres, plus petit aussi mais Marianne avait préféré s'y rendre pour être certaine d'être tranquille. Les rideaux en velour vert, les fauteuils anciens et les dorures donnaient à l'endroit l'impression que le temps s'y était figé... mais aussi une pointe de chaleur qu'il n'y avait pas dans ceux plus spacieux. Les mains sur le portant, les doigts qui agitent les cintres, Marianne se retourne vers Pimprenelle en fronçant du nez dans une grimace gênée et incertaine. Eh bien.... En fait... commença-t-elle en hésitant. C'était cramé à des kilomètres mais Marianne en fidèle optimiste espérait que tout se passe comme elle le voudrait. Son regardé désolé se posa sur son amie tandis qu'elle joignait les mains devant sa poitrine. J'espèrais que tu voudrais bien en essayer quelques unes en même temps ? Comme ça on pourrait en essayer ensemble ? finit-elle par demander en lui lançant un sourire qui ressemblait presque à une grimace tant les commissures de ses lèvres tombaient vers le bas. C'était plus sympathique de faire du shopping avec une amie, tout comme c'était plus amusant d'essayer des robes en bonne compagnie. Marianne n'aimait pas être seule, pas vraiment, du moins pas dans ce genre de moment. J'en ai trouvé trois qui pourraient vraiment bien t'aller. qu'elle commence à dire comme pour se justifier. Elle voulait la convaincre alors il lui fallait bien des arguments, non ? Marianne se retourna vers le portant avec les cinq robes et lui montra d'un signe de main les trois foncées pour elle. Et ça me ferait plaisir de t'en offrir une. soupire-t-elle tout bas. Sans raison. Juste comme ça. Pimprenelle ne fêtait pas Noël, alors Marianne n'osait pas utiliser la fête pour excuse mais sans doute qu'elle l'aurait fait si elle l'avait pu. Elle ferait un cadeau à Olympe pour sûr, et Pimprenelle n'y échapperait pas de son côté.

04 décembre 1927
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Salon d'essayage : ici.
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MARIANNE & PIMPRENELLE




Le salon d’essayage était plus cosy, et sans doute même plus grand que la totalité de son appartement. C’était peut être petit pour des gens comme Marianne, mais pour Pimprenelle, c’était plutôt immense. C’était un luxe que Pimprenelle ne connaissait pas du tout, un monde différent du sien. Chez les Deveraux, ils n’étaient pas matérialistes, non, ils n’avaient que très très peu de biens, et depuis toujours Pimprenelle avait appris à vivre avec le stricte minimum. Sa famille possédait l’immeuble qu’elle habitait à Paris, et même s’ils avaient vendu la plantation qui était la leur outre atlantique en 1860, les siens possédaient toujours une habitation dans le cœur même de la Nouvelle Orléans, c’était là qu’habitaient leurs parents, et là qu’ils passaient tous les étés depuis qu’ils étaient venu au monde, là même où Pimprenelle était née. Mais, même là bas, ils ne vivaient pas dans le luxe, la demeure était grand, plus que celle de la place Dauphine, mais très très vide. C’était pour cela que Pimprenelle était vite mal à l’aise quand il y avait des fastes et du luxe, parce que ce n’était pas son monde. Mais était-ce un monde qui l’attirait réellement ? Elle ne saurait dire, sans doute que non, elle n’était pas élevée ainsi, elle aurait pu l’être, dans une autre vie. Ce qu’elle aurait voulu de différent Pimprenelle, c’était sans doute de grandir à la Nouvelle Orléans, et baigner un peu plus dans cette culture obscure qui était la sienne. Mais, la vie en avait décidé autrement, elle pouvait juste se contenter de parler avec passion de sa seconde patrie. Marianne et elle pourraient y aller, même si elle n’était pas certaine qu’elle veuille que son amie contemple un peu plus la misère de sa famille sur place. Mais soit, il y aurait encore des moyens de s’en sortir. 'Oh ce serait merveilleux ! ' oui, merveilleux, de partager des vacances avec une amie. Elle sautille sur place, ça aussi c’était quelque chose d’étranger à Pimprenelle, mais l’attitude de Marianne eu au moins le don de la faire sourire. ' J'ai déjà tellement hâte !' Elle aussi avait hâte, mais ça lui paraissait hélas plutôt compliqué à Pimprenelle d’envisager des vacances avec ses moyens, sans se douter que l’année prochaine il n’y aurait sans doute plus de Nouvelles Orléans pour les Deveraux.  

Évidemment qua ça sentait le traquenard. Évidemment, Pimprenelle y avait bien vu, et surtout senti. Mais qu’aurait-elle pu faire ? Prendre la poudre d’escampette et disparaître dans un rayon, entre des jupes et des chemises ? Sans doute, c’est ce qu’elle aurait voulu faire, mais, elle n’en avait rien fait, parce qu’elle était là pour son amie. ' Eh bien.... En fait... ' oui, ça sentait le piège, maintenant, et aux vues de l’hésitation de Marianne, c’était clair, il y avait des robes qui n’était pas pour la jeune Duchannes. Elle avait beau prendre une mine désolée, et jouer les ingénues, Pimprenelle n’était pas dupe, et elle se disait qu’elle avait prévu cela depuis le début. N’avait-elle pas vu que son amie était plutôt mal à l’aise avec toutes ces belles robes, et la voilà qui voulait lui en faire porter une ? 'J'espèrais que tu voudrais bien en essayer quelques unes en même temps ? Comme ça on pourrait en essayer ensemble ?' Les robes ce n’était pas du tout son fort. Mais c’était sans doute les… convenances entres amies, ou un truc de société qui échappait à Pimprenelle. Les grands principes de la vie en société ou de la sociabilité tout court échappaient à la jeune sorcière bien plus habituée au sang, à la magie noire, qu’à la soie et aux sorties entre filles. 'J'en ai trouvé trois qui pourraient vraiment bien t'aller.' Evidemment, les robes noirs, bordeaux et émeraudes n’étaient pas pour Marianne, Pimprenelle s’était même étonnée qu’elle choisisse ces couleurs alors qu’elle n’avait pas eu l’air de partir là-dessus à  la base. ' Et ça me ferait plaisir de t'en offrir une. ' Oh ça, Pimprenelle n’aimait pas les cadeaux, pas le moins du monde. Obtenir un cadeau de la part de quelqu’un, c’était pour elle comme le devoir aussi quelque chose en retour. Elle n’avait rien à offrir d’une pareille valeur à Marianne en retour, rien du tout. N’importe qui voudrait d’une si jolie robe mais… il y a toujours un ‘mais’ avec Pimprenelle. Toujours. Mais quand diable metterait-elle une telle robe si elle en avait une ? Pour se pavaner dans son appartement ridiculement petit, et mal fichu seule ? Elle n’aimait pas les soirées, à vrai dire Pimprenelle n’aimait pas réellement les gens non plus d’ailleurs ; enfin certains. La plupart à vrai dire, rares étaient ceux qui ne lui donnaient pas l’envie de lever au ciel plein de stupidité. Fort heureusement, Marianne était l’une de ces exceptions, et elle avait de la chance parce que Pimprenelle mettait vraiment du sien dans cet après midi.  Vraiment.

Si ça n’avait pas été Marianne, jamais elle n’aurait dit –non sans une pointe de résignation dans la voix- ‘Aller je vais… essayer.’ Pour te faire plaisir se retient-elle d’ajouter. Oui, parce que c’était avant tout pour lui faire plaisir.  Mais, elle n’aimait pas faire plaisir aux gens, ce n’était pas le genre de la maison, mais elle le faisait pour son amie. Pimprenelle s’approche alors d’elle tendant une main pour que son amie lui tende les robes qui lui étaient destinée. Pimprenelle n’était mal à l’aise à l’idée de se changer derrière un rideau, elle n’était pas vraiment pudique ou quoi que ce soit. Elle attrape donc délicatement les trois robes que lui tend Marianne, trois couleurs sombres, comme Pimprenelle. En même temps à part du blanc associé à une couleur sombre, elle ne portait aucune couleur clair, jamais, ce n’était pas du tout elle.  Elle pose les cintres à l’endroit prévu à cet effet dans la cabine, et tire le rideau, pendant que Marianne fait de même. Elle enlève ce qu’elle a sur le dos, posant le tout délicatement du la patère contre le mur, et finit par enfiler la robe Bordeaux en premier. La couleur la plus proche de celle du sang. ‘Et pas besoin de m’offrir quoi que ce soit.’ Dit-elle en sachant très bien qu’elle l’entendrait dans la cabine voisine. Le salon d’essaye était tout petit.  Elle n’aimait pas vraiment les cadeaux, ni qu’on lui fasse la charité. Elle la passe sans soucis, la robe. Elle avait l’air… ‘jolie’. Oui, mais, elle ne pouvait pas se voir.  Pas tant qu’elle n’était pas sortie. Elle entend Marianne tiré son rideau, et elle fait alors de même. Pour sortir, n’osant même pas regarder le miroir devant elle. Tout était tellement superficiel avec ces robes… elle n’aimait pas son reflet, ni le culte da sa propre personne. Elle lève ses yeux sur Marianne, ‘Tu es très belle… et bleu.’ Précise Pimprenelle, à moitié convaincue par ce choix. Elle laisse son regard de poser une seconde sur son reflet. ‘Bon sang, on dirait Viola quand elle sort le soir quelle hor-‘ Et quand Pimprenelle dit ‘sortir’, ça n’est rien de très flatteur.



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Pimprenelle Deveraux

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Pimprenelle Deveraux
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Pimprenelle et Marianne partageaient une amitié bien étrange. Jamais, en les voyant, on aurait parié sur elles pour être aussi proches. D'un côté, il y avait Marianne. Une sorcière toute menue, pétillante, souriante, qui s'envolait de mondanité en mondanité comme s'il s'agissait de simples rendez-vous et qui tentait de toujours voir le bon côté des choses. De l'autre, il y avait Pimprenelle. Une mystérieuse jeune femme, aux allures simples mais à la personnalité si complexe. La sorcière était à l'opposée de son amie, se roulait dans l'obscurité quand Marianne fuyait la nuit. Elle avait cet air sombre derrière ses billes, une certaine noirceur sur le bout de ses lèvres parce qu'elle avait vendue son âme à plus puissant. Mais pour toute lumière il y avait ombre, alors pour toute Marianne il y avait Pimprenelle. Un petit sourire aux lèvres, elle attend, la sorcière, que son amie lui réponde par la positive. Elle a besoin de Pimprenelle. Elle en a toujours eu besoin, en fait. Depuis leurs premières rencontres autour de potions à Beauxbâtons, jusqu'à sa vision au Café Célestin et puis aujourd'hui aussi. Ça faisait quatre jours qu'elle se morfondait chez elle quand elle n'était pas au sénat, à se demander ce qu'elle avait fait de travers pour mériter un tel traitement. Mais elle était maline la voyante, et dès que Juliette venait dans sa chambre elle revêtait son plus beau sourire pour cacher le voile qui était tombé sur ses yeux. Elle faisait de même face à son oncle et sa tante, sans en faire l'effort une fois au travail. Là-bas, elle pouvait se cacher derrière ses dossiers et refuser un verre, une soirée, un week-end, une pause, un restaurant le midi avec les autres en utilisant l'excuse du boulot. On la laissait tranquille, même si Faustine commençait à se douter de quelque chose. D'ordinaire c'était Marianne qui lui proposait de manger dehors, ou de se voir le samedi. Maintenant Marianne elle ne proposait plus rien, elle rentrait juste chez elle.

Mais pas aujourd'hui. Parce que là, y'avait Pimprenelle avec elle. Et elle n'avait pas besoin de faire semblant quand elle était avec son amie : ses sourires étaient sincères, et elle oubliait un peu la plaie qui ne cicatrisait pas. De toute façon c'était trop tôt pour qu'elle le soit. Alors, bon. Elle attend le oui de son amie, parce qu'elle ne reculera pas Marianne. Elle peut se montrer têtue quand elle le veut. Aller je vais… essayer. Oui ! Marianne sourit d'une oreille à l'autre si fort que ses grands yeux se plissent un peu, lui donnant des airs de poupée ou de caricature presque. Elle tape dans ses mains la victoire, lâchant un Super ! un peu trop fort sans que cela ne vienne pour autant leur attirer des regards. Le salon d'essayage était vide, de toute façon. Et Marianne était un peu chez elle ici, alors personne ne viendrait lui dire de baisser d'un ton. À part sans doute Hariette si elle passait par là... Ce qui était totalement possible. Sans se faire attendre, Marianne donna à son amie les robes qu'elle avait choisi pour elle sans discrétion et attrapa les deux siennes avant de se diriger le coeur un peu plus léger vers une cabine. Celle à côté de Pimprenelle évidemment. Elle tira le rideau et installa ses robes pour ensuite se déshabiller : elle était un peu pudique Marianne en vérité, mais pas ici. Ça lui était trop habituel de passer des heures dans des cabines d'essayage avec les femmes de sa famille. Se faufilant dans la première robe (la bleue), elle se cambra dans tous les sens pour essayer de fermer cette dernière sans aide de personne. Ça n'était pas nécessairement évident, mais elle y arriva quand la voix de son amie transperça la petite cloison entre elles. Et pas besoin de m’offrir quoi que ce soit. Dans sa cabine, Marianne sourit malicieusement. C'est ça oui. Elle n'en avait pas besoin mais ça lui faisait plaisir de le faire. Et pour se faire plaisir afin de se panser un peu le coeur, Marianne avait besoin de faire plaisir aux autres. Pas à tout le monde non plus, juste à ceux qui comptaient vraiment pour elle. Oui, oui. qu'elle répond nonchalamment en tirant le rideau pour sortir du petit boxe presque en même temps que son amie. Marianne ne s'est pas encore regardée, bien trop subjuguée par la vision que lui offrait (cette fois sans utiliser son don) Pimprenelle. Elle était... magnifique ? Mais elle ne se ressemblait pas. C'était pas elle d'être si féminine, si brillante. Ça ne l'empêchait pas d'être jolie dans cette robe cependant : déjà belle sans artifice, ça n'était pas difficile de la rendre encore plus hypnotisante. Marianne vient se tenir à côté d'elle dans le miroir, secouant les petites franges de sa robe bleue pour que les pierres brodées captent la lumière. Elle était jolie aussi. Mais pas comme Pimprenelle. Marianne n'était pas surprise en se regardant dans le miroir : elle avait sans doute déjà trois robes dans la même teinte et forme alors la vue qu'elle a sur elle-même ne lui fait presque ni chaud ni froid. Tu es très belle… et bleu. Ça lui arrache un petit rire alors qu'elle se tourne de dos pour regarder ce que l'ensemble donnait depuis derrière. Elle se tord le cou la voyante pour se regarder. Je n'sais pas... lui répond-t-elle alors, dans une moue peu convaincue. Ça n'était pas un coup de coeur. Marianne se retourne face au miroir et observe Pimprenelle qui se détaille du regard elle aussi. Bon sang, on dirait Viola quand elle sort le soir quelle hor- Un nouveau rire s'échappe d'entre ses lèvres. La sorcière connaissait la guerre que se menaient Pimprenelle et sa soeur. Les fratries n'étaient pas toujours soudées après tout, mais Viola était une si belle femme... malgré son caractère infernal d'après sa cadette. C'est vrai que ça change ! lui lance Marianne en continuant de la regarder, pas très convaincue par ce choix non plus. Ta soeur est quand même une belle femme... si on oublie le reste. Elle n'en dit pas plus, Pimprenelle saurait de quoi elle parle. Les deux amies étaient proches, très, du genre à se dire que les ennemis de l'une et l'autre étaient automatiquement leurs propres ennemis. Alors si Pimprenelle n'aimait pas sa soeur, Marianne non plus. Duchannes et Deveraux se soutenaient coûte que coûte et les liens du sang ne valaient pas toujours leur amitié. Mais je suis d'accord qu'elle est peut-être trop clinquante pour toi... Il te faudrait quelque chose de plus subtil. et puis elle vient poser son doigt au creux de la taille de son amie pour toucher un défaut de fabrication. En plus regarde, ils se sont trompés dans les broderies là. Elle avait l'oeil, Marianne, quand il s'agissait de faire attention au détail. Dans un soupire elle retourne son attention sur sa propre silhouette. Quant à moi... j'ai l'impression de toujours porter les mêmes robes. Et elle avait envie d'être jolie pour le bal, d'être élégante. De sortir du lot. Peut-être qu'elle ne faisait pas ça pour elle-même mais plutôt pour un autre : c'était même surement pour ça qu'elle voulait tant se sentir belle. À la suivante ! finit-elle par s'exclamer bruyamment en retournant dans sa cabine. À peine enfilée, Marianne voit bien que la couleur vert d'eau choisie par Pimprenelle lui va mieux au teint. Elle n'en avait jamais porté, du vert comme ça, et sur sa peau un brin hâlée elle ressortait bien. Tu t'en sors ? qu'elle demande par dessus la cloison à Pimprenelle en sortant de son côté. Marianne tombe alors nez à nez avec sa tante. Alors vous avez trouvé la bonne robe pour le bal mesdemoiselles ? Mince, Tante Hariette. Ne dites pas tout. Marianne lui lance une petite grimace, sa tante connaissait son envie d'aller au bal avec son amie mais ne se doutait pas que la demande n'avait pas encore été faites. Pimprenelle a trouvé celle-ci pour moi. lui répond-t-elle en ne relevant pas le bal pour le moment. Marianne tourne sur elle-même devant sa tante, sa si jolie tante Hariette. Elle est ravissante... qu'elle souffle en attrapant la main de sa nièce pour la diriger vers le grand miroir du salon d'essayage avant de soulever ses cheveux bruns pour mimer un chignon. Avec une jolie coiffure tu seras belle comme un coeur. Marianne rigole un peu, Hariette était si féminine et coquette que les sorcières buvaient ses paroles dès qu'il s'agissait de mode. Et toi Pimprenelle ? finit-elle par demander, en se retournant vers elle.


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MARIANNE & PIMPRENELLE


La robe était belle, vraiment, mais quand elle voit son reflet elle a soudainement l’impression que de n’être qu’une pâle copie de Viola. Sa sœur sans l’ombre d’un doute plus féminine qu’elle, plus sûr de son apparence que Pimprenelle ne le serait jamais. Elle n’avait jamais eu l’impression de ressembler à Viola, elle n’aimait pas vraiment l’idée de ressembler à quelqu’un de sa famille avec qui elle ne partageait rien. Mais de toute évidence, Pimprenelle ne ressemblait pas du tout à Madame Deveraux, elle n’avait pas hérité de sa chevelure blonde, juste des yeux noisettes des Deveraux, puisque sa véritable couleur de cheveux demeurait un mystère même pour elle. L’enfant avait les cheveux qui fluctuaient à sa naissance. Généralement, Pimprenelle leur donnait une teinte châtain, mais étrangement – souvent – ils avaient la fâcheuse tendance de tirer sur un blond vénitien qui lui allait bien au teint mais qui la faisait paraitre trop différente des siens. Elle aimait assez sa famille malgré tout pour vouloir être comme eux, enfin surtout comme Lucifer.  Alors quand elle regarde le miroir, elle se dit que ce n’était pas elle. Comme dirait Marianne, 'C'est vrai que ça change ! ' Elle n’aimait pas le changement Pimprenelle. En ce moment, sa vie était de prendre un tournant différent, elle le voyait bien. Et ne pas pouvoir empêcher la roue du temps de tourner la rendait folle. N’avoir aucun control, ça la rendait dingue. Si elle pouvait contrôler son physique, elle ferait tout pour ne pas ressembler à Viola. Naturellement, ses cheveux prennent une teinte un ton plus clair pour dissiper toutes possibles ressemblances. 'Ta soeur est quand même une belle femme... si on oublie le reste. ' Pimprenelle ne pouvait pas oublier le reste. Ni le manque d’intérêt qu’elle avait toujours eu à son égard. Elle n’avait jamais compris ce qu’elle avait fait pour ne mériter aucune attention de sa part. Est-ce parce que leur mère avait placé beaucoup d’espoir en Pimprenelle ? Elle n’était pas capable de concevoir la véritable raison de l’éloignement. Quand bien même elle le saurait, ça n’excuserait rien. ‘Difficile d’oublier le reste.’ Maugrée alors Pimprenelle. 'Mais je suis d'accord qu'elle est peut-être trop clinquante pour toi...  En plus regarde, ils se sont trompés dans les broderies là. 'Montre alors Marianne en scrutant le tissu orné que Pimprenelle avait regardé sans voir tout cela. Chacune avait leur spécialité, Pimprenelle était capable de voir ce qui pouvait clocher avec la magie en générale, mais elle n’avait pas un don pour voir les choses simples.

Finalement, la brune Duchannes reporte son attention sur elle-même, et lâche peu convaincue également, 'Quant à moi... j'ai l'impression de toujours porter les mêmes robes. ' Pimprenelle esquissa un sourire. La Deveraux portait toujours les mêmes robes, elle entretenait deux ou trois tenue qu’elle rafistolait non sans un certain talent quand il y avait besoin. Le besoin de Marianne de ne pas toujours porter la même chose était quelque chose qui la dépassait un peu. Etre dans un lieu dédié à la consommation était déjà nouveau pour elle. Mais Marianne avait besoin de se sentir belle, et peut être de sortir du lot. Une sensation que Pimprenelle ne comprenait pas bien, elle n’avait jamais usé de son apparence pour attirer les regards, moins on la voyait, mieux elle se portait. 'À la suivante ! ' Elle avait hâte de retirer cette robe Pimprenelle, ressembler à Viola lui donnait presque la nausée. Elle avait tellement de rancœur envers sa sœur, tellement. Elle repose alors la robe bordeaux en rentrant dans la cabine, et si ses doigts effleurent la verte émeraude, sa main saisit la noire. C’était définitivement sa couleur, le noir.  'Tu t'en sors ? ' Elle répond une sorte de grognement qui ressemblait à une affirmation propre à Pimprenelle puisqu’elle était entrain de se battre avec la fermeture éclair de la robe noire. Elle n’avait pas beaucoup de recul vis-à-vis d’elle-même, mais la couleur la mettait déjà bien plus à l’aise. Elle entend Marianne sortir de sa cabine alors que la Deveraux bataille encore. 'Alors vous avez trouvé la bonne robe pour le bal mesdemoiselles ?' La robe de Marianne pour le bal, pas pour elle ; Pimprenelle n’avait jamais mis les pieds dans un bal, et sortir lui était assez compliqué ces derniers temps. Bien que majeur, sa dernière escapade nocturne à des fins de récolter un ingrédient rare lui avait value une véritable remontrance de la part de Lucifer. 'Pimprenelle a trouvé celle-ci pour moi. ' C’était la tante de Marianne, sans doute. Pimprenelle un peu mal à l’aise dans une robe aussi élégante sort la tête, timidement. Et hausse un sourcil en voyant Marianne dans sa robe. Voilà qui était bien mieux. 'Elle est ravissante... ' Il y avait quelque chose que Pimprenelle pouvait envier dans leur relation. C’était sain et normal pour deux femmes partageant le même sang de parler robe, mais aussi coiffure. 'Avec une jolie coiffure tu seras belle comme un coeur.' Dans sa famille, les femmes ne parlaient pas de vêtements, juste de magie noire, de sang, de malédiction, mais certainement pas de coiffure. Et parfois même, elles ne se parlaient pas du tout. Quand Hariette demande, 'Et toi Pimprenelle ?' Elle n’a aucune idée de quoi lui répondre. Et elle ?

Elle daigne sortir un peu timidement de sa cabine. Pimprenelle n’était pas dans son milieu naturel, pas du tout. Elle avait d’avantage l’impression d’être un poisson hors de l’eau qui suffoquait qu’autre chose. ‘J’accompagne seulement Marianne pour son essayage.’ Dit-elle, laissant échapper un rire nerveux. De toute façon, même si cette robe lui plaisait, elle n’aurait pas les moyens de la payer.  Elle esquisse un sourire presque gênée. La présence d’Hariette la rendait un peu… maladroite, et Pimprenelle se referme presque comme une coquille. Elle n’avait pas beaucoup d’amis Marianne faisait partie des rares qui avaient sa considération, son attention, et même sa confiance. ‘Vous avez raison, elle lui va à ravir.’ Dit-elle en regardant Marianne et cette belle robe vert d’eau. Ce n’était pas une couleur avec laquelle Pimprenelle l’avait déjà vu, mais ça lui allait bien. Plus que bien à vrai dire, elle était vraiment élégante.   ‘Cette couleur ta va au teint, rien à avoir avec cet affreux bleu ciel étrange.’ Poursuit Pimprenelle. Parler de la robe de Marianne, et se focaliser sur le choix de celle-ci l’éloignait un instant de son propre reflet auquel elle n’avait même pas encore jeté un œil. Elle n’était pas vaniteuse pour deux sous. Pimprenelle ne se considérait pas comme jolie, ou même ne songeait à pouvoir l’être. E lle se trouvait simplement quelconque, et ne voyait pas l’intérêt de s’apprêter pour sortir. ‘Je pense que c’est celle-ci.’ Dit-il en la regardant par-dessus son épaule dans le miroir. C’était celle-ci qui lui fallait. C’était celle qui lui allait le mieux. Il n’y avait pas d’autre choix possible, vraiment. Elle lui plaisait, elle était ravissante, et elle plairait sans doute à qui de droit. Enfin, à qui Marianne voulait bien plaire.  ‘Je suis tout à fait d’accord avec toi, c’est celle-ci, et pas une autre.’ Hariette lui adresse un sourire qu’elle lui rend. ‘Et toi, tu as aussi ravissante dans celle-ci, le noir est la couleur des parisiennes, de toute évidence.’ Avec les années, la petite robe noire allait devenir la marque de fabrique des Parisiennes. Pimprenelle n’ose même pas se regarder dans le miroir qu’elle baisse déjà les yeux, les joues sans doute rougis. Elle n’avait pas l’habitude que quelqu’un lui dise qu’elle était ravissante. Peut-être que la tante Hariette se sentait obligée de le dire parce qu’elle était l’amie de Marianne. Hésitante elle lève finalement les yeux sur son propre reflet, se dégageant du reflet de Marianne. Oui, peut-être qu’elle était ravissante. Ses cheveux bouclés tiraient sur le roux avec cette lumière. Elle était peut être ravissante. Peut-être un peu. Elle laisse un sourire s’afficher pour une demi-seconde. Un sourire qui n’a pas l’air d’échapper à Hariette. Pimprenelle avait l’impression d’être plus qu’une jeune fille dans cette tenue, le noir la rendait plus femme à vrai dire. ‘Je crois que c’est celle-ci te concernant.’ Peut-être. Elle veut croire que c’est celle-ci, bien sûr elle lui va bien. Elle voudrait y croire, mais Pimprenelle ne peut pas y croire, elle n’a absolument pas les moyens. ‘Non, je ne porte pas de robe madame, pas des comme ça, jamais.’ Jamais.



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witches wear paradise
๑ pimprenelle deveraux et marianne duchannes ๑

And in the end, there is nothing she would not do for those who really are her friends.

Les amitiés se font, se défont. Y'en a qui restent, d'autres qui détruisent. Une amitié, quelque part, c'était un peu comme un couple : pour la faire vivre, il fallait jouer de ses cartes et faire des sacrifices. Marianne en venant ici et en y trainant Pimprenelle elle lui demandait un peu de se sacrifier, mais le pire restait à venir. Le moment ne s'était pas encore présenté, et la sorcière espérait qu'il lui vienne naturellement. Qu'elle ne fasse pas ça trop maladroitement : elle n'avait pas envie d'aller à ce bal sans elle. Même Emile ne lui venait pas à l'esprit. C'était Pimprenelle ou rien. C'était bête, un peu extrême, mais c'était comme ça. Dans certaines situations, une seule personne nous semble adéquate pour nous sortir la tête hors de l'eau. Et une amitié, sans effort, elle tombait sans doute dans l'oubli. Dans ce tombeau au fond du coeur où les relations ternies par le temps et les disputes venaient vivre leurs derniers instants et hanter l'âme. Comme un ombre autour du palpitant, qui l'empêche de battre librement. Des liens pour l'enchaîner, le garder dedans, le protéger, le préserver. C'était là qu'elle avait rangé pour un temps Basile. Avec les autres, ceux qui l'avaient trop blessée pour mériter d'être autre part que dans cet espèce de cimetière. Elle l'y avait mis parce qu'au début Marianne avait voulu tout couper. Quand elle avait rompu, elle lui avait tourné le dos de peur de voir dans ses yeux l'écho de sa propre peine : il n'avait pas le droit d'être triste lui aussi. Y'avait qu'elle qui perdait quelqu'un. Lui, il s'en foutait certainement, bien content de pouvoir aller faire ce qu'il lui avait prêté avec une autre. Elle s'était trompée bien sûr. Et de toute façon, le fantôme de Basile s'était aidé des corps des autres pour se hisser en dehors de la tombe qu'elle lui avait creusé là dedans. Il n'avait pas voulu rester dans l'ombre, c'était pas sa place et ça ne le sera probablement jamais. Et depuis, il était là aux portes de la nécropole, ni dedans, ni dehors. Il avait toujours été là et elle s'en était rendue compte beaucoup trop tard.

Alors elle habillait les morts. Elle se cherchait une tenue pour aller faire danser son corps sans coeur le temps d'une soirée. Le saouler au champagne, le traverser d'éclats de rire, le nourrir de mains dans les siennes, l'assourdir d'une chanson ou deux, ou trop. Il lui fallait bien quelqu'un de vivant pour l'accompagner au cas où elle ne parviendrait pas à se mouvoir. C'était étonnant qu'elle choisisse la plus maudite de ses amies pour l'accompagner, étrange de voir son visage s'illuminer face à celui sombre de Pimprenelle. Mais encore une fois : qu'était l'ombre sans un peu de lumière ? Devant le miroir, elle observe son reflet et se trouve tous les défauts du monde. Il fallait la comprendre : elle avait grandi avec Hariette Duchannes en modèle et Odette Duchannes en mentor. Deux belles blondes, à la peau de porcelaine, aux yeux de ciel, aux silhouettes élancées, sophistiquées. Et elle, elle tenait d'une mère qu'elle n'avait jamais connu. Qu'elle n'avait vu qu'en photo, dans de brefs moments volés qu'elle ne partagera jamais. Elle lui ressemblait beaucoup Marianne, on s'accordait même à dire qu'elle était son portrait craché. Les mêmes grands yeux de biche, les pupilles tirant sur le vert, les traits fins et les pommettes hautes, les lèvres charnues qui se terminent dans un rictus discret et toujours plus ou moins présent. Elle n'arrivait pourtant pas à le voir : y'avait pas eu sa mère pour lui faire aimer tout ce qu'elles partageaient même dans la tombe. Puis y'avait personne dans la sienne, de tombe. Elle avait que ses parfaits contraires à trouver jolies. Elle ne se détestait pas pour autant, comme tout le monde elle avait des complexes. Mais, face à Hariette et surtout à côté d'elle c'était difficile d'aimer être une brune aussi frêle qu'elle. Pourtant, elle lui sourit quand la gérante du Paradise la regarde tendrement. Elle vient même reculer un petit peu pour se coller à elle, à la recherche d'un genre de contact maternel qu'Hariette avait toujours eu à son égard. La blonde lui colle un baiser sur le haut du crâne en relâchant ses cheveux. Et toi Pimprenelle ? Marianne se retourne aussi pour mieux voir son amie sortir de sa cabine. Et la sorcière est timide, ce qui n'était pas dans son naturel qui se voulait fort. Si bien que la Duchannes même si elle était l'aînée voyait en Pimprenelle un modèle d'indépendance. Elle aurait aimé avoir une soeur comme elle, et c'était un peu ce qu'elle était. Sa soeur. Celle qu'elle avait appelé à l'aide aujourd'hui. J’accompagne seulement Marianne pour son essayage. La voyante vient mêler son rire au sien, nerveusement aussi. Si seulement elle savait l'épée de Damocles qui lui pesait dessus depuis qu'elle avait accepté de venir. La corde au cou que Marianne lui avait noué en passant la porte. Elle s'en voulait déjà, de prendre en traitre l'une de ses amies les plus proches si ce n'est la. Mais c'était la seule façon qu'elle avait trouvé, pour le moment, pour faire face au vide grisant qui l'habitait. Il fallait bien qu'elle le remplisse avec la présence de quelqu'un. Elle pouvait pas rester comme ça. Même dans le miroir, elle ne se reconnaissait pas. Elle avait pas changé pourtant, elle souriait même jusqu'aux oreilles, mais y'avait un truc. Quelque chose qu'elle pouvait voir mais que visiblement personne ne percutait. C'est qu'elle la cachait trop bien sa peine. Vous avez raison, elle lui va à ravir. Elle sourit en reportant le regard sur son reflet. Cette couleur ta va au teint, rien à avoir avec cet affreux bleu ciel étrange. Je pense que c’est celle-ci. La sorcière s'observe, elle s'aimait bien comme ça. Elles avaient sans doute raison, et ça n'était pas une couleur qu'elle portait souvent. Ça changeait. C'était bien le changement. Ne disait-on pas que les sorcières changeaient de coiffure après les grandes déceptions amoureuses ? Nouveau coeur, nouvelle moi. Elle aimerait bien pouvoir le dire. Mais pour le moment, tout ce qu'elle pourrait garder c'est juste "moi" : moi toute seule. Pas de toi, pas de coeur, pas de nouveauté. Je suis tout à fait d’accord avec toi, c’est celle-ci, et pas une autre. Depuis le miroir, elle fixe Hariette qui sourit à Pimprenelle avant de se tourner vers elle et d'en faire de même. Marianne répond à son sourire maternel. Et toi, tu as aussi ravissante dans celle-ci, le noir est la couleur des parisiennes, de toute évidence. Elle suit son regard vers Pimprenelle qui s'est enfin approchée du miroir. Elle était sublime dans sa robe noire. Elle était belle, élégante, chic. Y'avait quelque chose de femme soudainement chez Pimprenelle, loin de ses robes trop sages. Trop discrètes. Et Pimprenelle c'était une jolie sorcière sans artifice, elle avait le visage fin, la peau d'ivoire, un sourire rare mais communicatif. Puis y'avait cette lueur hypnotisante dans son regard, que Marianne n'avait pas bien compris. Quelque chose de puissant. Elle était belle Pimprenelle. Encore plus dans cette jolie robe qui dévoilait ses jambes et ses épaules. Je crois que c’est celle-ci te concernant. Elle avait raison, Hariette. Elle avait toujours raison. Si bien que c'était difficile parfois de lui parler, de se cogner contre un mur de certitude. De savoir qu'on aurait forcément tord, même si l'inverse était également vrai. Marianne aurait toujours pour se guider le phare des Duchannes. Non, je ne porte pas de robe madame, pas des comme ça, jamais. Et elle sait déjà qu'elle la lui offrirait.

C'était pas un geste de pitié. Pimprenelle ne lui avait jamais fait de la peine, pas une seule fois dans sa vie. Elle avait toujours été ce roc dur, immuable. Cette jeune fille si confiante et capable que parfois Marianne s'était demandé si elle-même n'était pas trop sensible. Son amie l'avait vue pleurer un nombre incalculable de fois. Elle lui avait tenu la main dans les pires moments. Mais jamais Pimprenelle n'avait flanché : quelque chose qui allait de paire avec son éducation stricte, presque cruelle parfois. D'un autre temps. Et l'écart de richesse qu'il y avait entre elles n'avait jamais été un problème, leurs esprits s'étaient liés au-delà de ça. Ailleurs, dans des passions communes, des détails, de minuscules points qui de loin semblaient insignifiants mais de près maintenaient les jeunes femmes qu'elles étaient debout. Ensemble. Toujours. C'est vrai qu'elle te va comme un gant. qu'elle commence en se dégageant du semblant d'étreinte qu'Hariette avait sur elle pour se rapprocher de Pimprenelle. Elle est sobre, élégante et en même temps elle a l'air de dire " je n'ai pas besoin de votre aide "... Elle te ressemble je crois. C'était le noir qui faisait ça, qui donnait à une silhouette un air indépendant. Et Merlin seul savait à quel point Pimprenelle mettait un point d'honneur à se construire seule à la force de ses bras. Marianne rit un peu à sa comparaison, sans doute dans le mille. Elle voulait qu'elle la garde, qu'elle la porte avec elle. Dans ces robes, elles tranchaient l'une avec l'autre encore plus. Et le tissu choisit en disait plus sur elles qu'elles n'osaient sans doute le dire. Marianne, tout en délicatesse dans une couleur douce et Pimprenelle, mystérieuse et élégante dans la plus sombre des teintes. Tu pourrais peut-être faire une exception à ton jamais pour un soir ? qu'elle lui glisse l'air de rien, pour tater le terrain. Hariette semble comprendre qu'il est temps pour elle de laisser les deux amies parler et s'écarte après leur avoir fait une dernière remarque. Je dois vous laisser mesdemoiselles, le travail m'appelle... Si par chance vous tombez sur un niffleur, faites signe à l'un des employés. Un client a perdu sa satanée bête dans le magasin ce matin. Elle n'était pas contente, et c'était bien normal. Un niffleur dans un magasin comme le Paradise pouvait faire des dégâts qui excédaient bien sa taille. Puis elle s'adresse exclusivement à Pimprenelle. Je reste conquise par celle-ci. Elle est faites pour toi. Ou l'inverse... Hariette rit délicatement, comme si chacun de ses éclats allait de briser en s'envolant, puis s'éloigne. Quand elle est assez loin, c'est au tour de Marianne de prendre la parole. Qu'est-ce que t'en dis ? On pourrait sortir toi et moi pour se changer les idées. Plus elle que Pimprenelle. Elle ne savait pas que ses nuits étaient agitées, ni ne se doutait d'un quelconque malheur. Elle voulait juste remonter la pente au bras de son amie. Elle en pouvait plus d'être au fond, d'y mourir un peu plus chaque fois qu'elle le voyait franchir la porte du sénat. Elle avait besoin de trouver un soleil vers lequel se tourner et Pimprenelle, elle brillait d'une lumière froide mais elle brillait quand même. Il y a le bal de noël à la fin du mois... Elle hésite avant de se lancer. Avec... Avec Basile, on s'est disputé. Avec Basile y'a plus rien à réparer, c'est lui qui me l'a dit. Avec Basile c'est terminé, et j'savais même pas que ça tournait encore. Avec Basile, y'a rien, et sans Basile je me sens mal. Maintenant qu'il l'a dit, qu'il a mit des mots. Je me sens mal. Elle voudrait lui dire tout ça mais n'y arrive pas. À la place, elle ravale le nuage qu'il y a dans sa voix pour sourire à Pimprenelle. J'ai envie d'y aller, mais qu'avec toi. Tu voudrais bien être ma cavalière, dis ? Elle avait l'impression d'être un sorcier qui demandait la main de sa bien aimée. Elle en partageait peut-être même un peu la pression : mais elle redoutait tellement qu'elle lui dise non.



04 décembre 1927
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MARIANNE & PIMPRENELLE


Elle se sentait comme prise dans une embuscade, une embuscade que toute fille de son âge aurait appréciée, n’importe qui aurait sauté sur l’occasion de porter l’une de ses robes, mais pas elle. Pimprenelle ne recherchait pas la lumière, ni même le feu des projecteurs. Elle avait toujours préféré l’ombre, et la liberté qu’elle avait à lui offrir. Une liberté qui avait toujours fait rêver Pimprenelle, faire le bien, de bonne chose, des choses publiques, il y avait toujours des contraintes. Dans l’ombre, il n’y en avait pas, seulement la morale que l’on peut s’imposer. C’était les mots de sa mère qui depuis son plus jeune âge l’encourageait à suivre les ténèbres, s’appropriant une liberté interdite aux femmes du monde. Mais une part de Pimprenelle aspirait encore à la lumière, à une vie de jeune fille de son âge, encore insouciante, encore innocente, encore ignorante.  Peut-être devait-elle saisir cette chance pendant qu’elle le pouvait encore, pendant qu’elle pouvait encore vivre normalement, ignorante des drames, et libre de vivre. Bientôt, ce monde qui était le sien allait partir en fumé,  ses certitudes, ses espoirs, et ses rêves. Il fallait vivre pendant qu’il était encore temps Pimprenelle.  Le temps précieux s’écoule, vite, trop vite.

Elle se regardait dans le miroir, cherchant à convaincre celle qui en elle était réfractaire à l’idée de porter une pareille robe. Un débat intérieur qui se traduisait par un scepticisme en regardant ce même reflet. Elle était belle, mais on ne lui avait jamais appris à l’être, à se trouver belle ou même à ressentir le besoin de l’être. 'C'est vrai qu'elle te va comme un gant.' La voix de son amie, et le compliment qui l’accompagne force Pimprenelle à relever la tête pour la regarder via le miroir maintenant qu’elle était à ses côtés. Elle préférait fuir son propre reflet, n’aimant pas l’image qu’elle y voyait. 'Elle est sobre, élégante et en même temps elle a l'air de dire " je n'ai pas besoin de votre aide "... Elle te ressemble je crois.' Elle regarde en coin, Marianne arrivait à voir tout cela dans une robe ? Pimprenelle ne voyait qu’un joli bout de tissus qui la rendait plus femme, et qui la dérangeait. Elle n’avait jamais appris à être une femme, enfermée dans ce qu’elle était, l’adolescente obscure par les siens elle n’avait jamais songée à être plus. 'Tu pourrais peut-être faire une exception à ton jamais pour un soir ?' Un soir ? Le plan de Marianne apparaissait donc clairement à Pimprenelle, le bal de Noël, ça semblait si évident. Pimprenelle était du genre futé et perspicace. Elle la laissait venir sur le terrain, ne lui donnant pas des idées. Mais cela semblait si évident désormais. ‘Je dois vous laisser mesdemoiselles, le travail m'appelle... Si par chance vous tombez sur un niffleur, faites signe à l'un des employés. Un client a perdu sa satanée bête dans le magasin ce matin.' Les niffleurs, qu’elle belle saloperie songe alors Pimprenelle. Elle n’avait pas beaucoup d’affection pour les créatures vivantes Pimprenelle, elle était solitaire. ‘Je reste conquise par celle-ci. Elle est faites pour toi. Ou l'inverse...' La tante de son amie laisse échapper un rire. C’était donc ça l’argument de vente ? Elle lui esquisse un sourire, et un hochement poli de tête pour la saluer.  Elle reporte son regard sur elle-même, indécise. Elle ne pouvait pas porter cela, elle ne pourrait jamais.

Ne devait-elle pas profiter du temps de l’insouciance juste une fois dans sa vie ? Elle se fixe, cherchant à suivre le fil de ses propres pensées, perdue entre ce qu’elle était et aurait voulu être, deux mondes qui s’affrontent encore. 'Qu'est-ce que t'en dis ? On pourrait sortir toi et moi pour se changer les idées.' On y était, le bal, c’était clair comme de l’eau de roche, elle voulut d’abord dire un non catégorique, ne laissant place à aucun débat. Mais quand elle cherche le regard de son amie dans le reflet, elle a comme l’impression que c’était elle qui avait besoin de se changer les idées. Pimprenelle n’avait pas la prétention de la connaitre par cœur, mais avec les années, elle avait appris à lire entre les lignes. Leur dernière entrevue et les visions de son amie, l’avait fait prendre conscience d’une autre dimension chez Marianne. 'Il y a le bal de noël à la fin du mois...  Avec... '  Avec Basile ? Pimprenelle savait que c’était compliqué entre eux, elle n’imaginait pas à quel point. Il n’y avait qu’un type de son espèce pour la mettre dans un tel état d’incertitude. Les hommes étaient tous les mêmes, on ne pouvait pas leur faire confiance, de toute évidence. Pimprenelle n’avait pas confié son cœur une seule fois, et elle ne voulait jamais le faire. Elle avait voulu se laisser tenter sans parvenir à ressentir ce frisson que Shakespeare savait si bien décrire dans ses pièces.  Elle se force à sourire Marianne, elle le voit Pimprenelle, 'J'ai envie d'y aller, mais qu'avec toi. Tu voudrais bien être ma cavalière, dis ?' Aller à un bal, Pimprenelle. Tous ces mots dans une même phrase, ça semblait surréaliste.

Elle détestait être devant ce qui ressemblait à un fait accompli. Ou presque. Pimprenelle voulait le faire par amitié, pas par vanité, ni par amour de la fête. Elle préférait d’avantage passer le soir de Noël à sa fenêtre regardant la neige tomber sur les toits parisien, un chocolat chaud à la réglisse à la maison, ou bien saupoudré de cannelle.  ‘Tu sais que c’est mal ce que tu fais ?’ Dit doucement Pimprenelle un brin moqueuse. Mais essayant surtout de faire sourire son amie, ‘Essayer de me corrompre avec une robe, et en me disant que si j’y vais pas, tu n’y vas pas.’ Elle avait vu clair dans son jeu, elle avait compris. Mais elle ne lui en voulait pas. Ce n’était pas un réel reproche, plus une affirmation pour la taquiner un peu.  ‘Tu avais juste besoin de dire que tu voulais que je vienne avec toi, et je l’aurais fait.Parce que je suis ton amie. Voulut-elle ajouter, mais elle savait que Marianne savait lire entre les lignes. Elle n’avait pas besoin de le dire, Pimprenelle n’aimait pas être expansive. Parce que c’est ce que font les amies. Elles s’aident, et Marianne avait besoin d’elle, c’était ce que lisait la Deveraux entre ses mots. Qu’elle ne voulait pas y aller seule, pour quelque raison que ça soit. Basile sans doute, et d’autre chose que Marianne lui dirait un jour si elle le souhaitait. Parce que si tu as besoin de moi, je serais là. Toujours. Pimprenelle n’avait que très peu d’amie, et assez pour savoir que si un jour elle était en détresse, elle serait là pour elle. ‘Je suppose que je vais devoir trouver un moyen de duper Lucifer et Viola.’ Commence-t-elle en esquissant une moue boudeuse. Ça relevait peut être du détail, mais elle ajouta, ‘J’ai comme qui dirait une sorte de couvre-feu nocturne.’ Elle grimace un peu. Pas qu’elle sorte la nuit pour rendre visite à des garçons, elle n’était pas ce genre de fille, elle ne l’avait jamais été. Elle se sent obligé de préciser honnête envers son amie, ‘J’ai eu un…’ Elle cherche le mot. ‘Accrochage avec un loup garou une nuit de pleine lune, Lucifer n’a pas vraiment apprécié que je rentre couverte de sang au petit matin.’ C’était dénué de filtre, la noirceur et la témérité qui faisait Pimprenelle à nu. ‘J’ai rien eu.’ Précise-t-elle comme si elle avait besoin de préciser qu’elle n’avait pas été mordue. Cela semblait naturel pour elle de sortir une nuit de pleine lune, et de rentrer au petit matin. Mais la chasse au sang de créature magique était importante dans la magie que pratiquait la sorcière. ‘Mais simuler que je dors devrais suffire.’ Dit-elle, elle faisait un effort pour son amie, parce qu’un bal en soi, ça ne l’enchantait pas vraiment. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas par amitié ?   



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✧ Parchemin envoyé Sam 19 Jan - 0:13 ✧


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La tension était à son comble. Du moins, pour Marianne. Elle n'avait aucune idée quant à ce que répondrait Pimprenelle, parce que cette dernière n'était pas comme les autres sorcières de leurs âges. Elle n'était comme personne Pimprenelle, et c'était peut-être ça qui les avait rapprochée : leurs différences. Celles de la cadette Deveraux prenaient racine dans son caractère et son éducation sorcière. Pour l'époque, elle était trop affirmée, trop courageuse, trop forte, trop indépendante, trop impassible, trop immuable, trop trop. Quant à Marianne, c'était son don qui l'avait mise à l'écart dans sa jeunesse : trop instable, trop curieux, on lui imaginait des savoirs qu'elle ne possédait pas et des histoires qui n'avaient jamais existé. Pour le reste, Marianne était une jeune sorcière comme les autres en tout point. Pétillante, brillante, un brin coquette, toujours le nez dans un bouquin. Sa famille était bien intégrée dans la France sorcière si bien qu'on traversait celle-ci pour dévaliser les allées des galleries du Paradise. Son nom résonnait bien au-delà des frontières de Paris et ça, Marianne avait toujours tendance à le minimiser. Elle n'y prêtait pas attention, faisait en sorte d'avoir une réputation respectable comme toute jeune femme mais ne profitait pas de la renommée des Duchannes. Elle ne mangeait pas de ce pain là, de ceux qui se pavanent dans les rues, dans les soirées, qui étalent leur richesse et rabaissent les moins chanceux. Marianne, elle avait simplement eu beaucoup de chance dans ses premières années de vie chaotiques. À la mort de ses parents, on ne l'avait pas jetée dans un orphelinat, on ne l'avait pas transformée en bonne à tout faire : elle était devenue une Duchannes à part entière. Et ça, Marianne ne l'oubliait pas et ne le pouvait pas vraiment parce qu'à chaque fois qu'elle s'adressait à son oncle ou sa tante, y'avait cette petite voix qui lui rappelait qu'elle n'avait jamais vraiment appelé quelqu'un père ou mère. Une réalité dont elle ne parvenait pas à se défaire et qui lui faisait toujours de la peine derrière son sourire trop grand. Si bien qu'il lui cachait d'ordinaire les yeux, les obligeant à disparaître en deux petites fentes desquelles s'échappaient à peine ses billes vertes. Marianne observe Pimprenelle silencieusement. Ça ne fonctionnerait pas, elle la connaissait suffisamment pour savoir que la sorcière n'était pas facilement influençable. Mais elle espérait quand même un petit peu. Y'avait toujours de l'espoir.

Tu sais que c’est mal ce que tu fais ? Oui, évidemment. C'était même presque du chantage affectif ce qu'elle faisait et ça sortait complètement du naturel honnête de Marianne mais elle tentait le coup. Avec l'innocence qui lui seyait bien. Essayer de me corrompre avec une robe, et en me disant que si j’y vais pas, tu n’y vas pas. Marianne se sent un petit peu coupable, si bien qu'elle s'en pince les lèvres. C'est vrai que dit comme ça, son plan semblait... horrible. Mais la robe, elle la lui offrirait même si elle ne venait pas. Elle ne coûtait pas si cher que ça à la fabrication, le Paradise se faisait simplement une grande marge par dessus en profitant du rayonnement des galleries. Tu avais juste besoin de dire que tu voulais que je vienne avec toi, et je l’aurais fait. Et ses lèvres pincées s'étirent enfin en un sourire agréablement surpris. Excité même. Soulagé aussi sans doute mais surtout radieux. Un vrai sourire de Marianne en somme. La sorcière vient très brièvement serrer Pimprenelle dans ses bras, parce qu'elle sait qu'elle n'aime pas être enlacée mais elle ne peut simplement pas juste lui dire "merci" comme si elle venait de lui tendre le sel, non ? Oh merci Pimprenelle ! finit-elle par s'exclamer un peu fort, avant d'en rire nerveusement. Elle joint ses propres mains au dessus de sa poitrine comme si elle s'apprêtait à prier et continue de sourire d'une oreille à l'autre. Merci beaucoup, j'ai déjà tellement hâte. Tu vas voir, ce sera une très bonne soirée j'en suis sûre. Surtout maintenant que Pimprenelle venait à son bras ou presque. L'optique de passer des vacances en Amérique l'avait enchanté à peu près autant que celle d'aller au bal de noël en sa compagnie : Marianne serait toujours heureuse de passer un moment avec Pimprenelle. Des moments qui se faisaient de plus en plus rares et donc précieux à mesure qu'elles grandissaient et que leurs occupations prenaient de plus en plus de place dans leurs vies respectives. Je suppose que je vais devoir trouver un moyen de duper Lucifer et Viola. La moue boudeuse de Pimprenelle ne fait que faire naître une lueur espiègle dans le regard de Marianne. Elle n'avait jamais fait le mur personnellement mais l'idée que Pimprenelle le fasse pour elle lui donnait l'impression d'être complice. De faire le mur elle aussi. Et elle serait prête à l'aider s'il le fallait bien sûr, quitte même à en prendre la responsabilité si Pimprenelle venait à être découverte. C'était elle qui l'avait poussée sur ce chemin. Sa Tante serait furieuse si elle le savait... J’ai comme qui dirait une sorte de couvre-feu nocturne. Ah ? Marianne fronce des sourcils quand Pimprenelle le lui apprend. Elle n'en avait jamais entendu parler, cela devait être plus ou moins récent. Elle a déjà dix questions qu'elle voudrait lui sortir mais la seule qui lui passe les lèvres, c'est la plus stupide. Ah bon ? qu'elle lui demande, déjà trop curieuse. J’ai eu un… Accrochage avec un loup garou une nuit de pleine lune, Lucifer n’a pas vraiment apprécié que je rentre couverte de sang au petit matin. Elle pourrait défaillir sur place si elle n'avait pas l'estomac plein. À la place, y'a un air horrifié qui se peint sur son visage très vite suivi par une expression d'inquiétude totale. Son esprit tourne à mille à l'heure, son coeur aussi. C'était quoi cette histoire ? Une mauvaise blague ? Est-ce que c'était vrai ? Est-ce qu'elle avait été mordue ? Pire ? Il venait d'où tout ce sang ? Que faisait-elle dehors ? Puis Marianne se souvient subitement de sa vision, comme une évidence. La pleine lune, le sang sur Pimprenelle, ses vêtements, et le souffle animal de la chose ou la personne qui la poursuivait. Y'a une petite voix qui lui souffle que ça pourrait être ça, qu'elle s'était peut-être trompée en pensant qu'il s'agissait de la fin de son amie. Et elle pâlit Marianne, dans sa robe vert d'eau. Elle perd de son teint un brin halé, sans doute qu'elle se ferait des cheveux blancs si elle avait le don de son amie. J’ai rien eu. Mais simuler que je dors devrais suffire. Et tout à coup, elle s'en contre-fiche du bal de noël. La joie d'y aller avec Pimprenelle est toujours présente, quelque part au fond d'elle, mais elle est noyée par la terreur que lui inspire cette histoire et par la réalisation qu'il s'agissait peut-être de sa vision. Elle fait le lien rapidement parce que celle-ci la hante depuis des mois, parce qu'elle a lu tous les livres possibles et imaginables sur les visions liées au futur et à la mort, parce qu'elle s'est arraché les cheveux pour tenter de trouver une solution en vain. Et la solution, elle était peut-être juste là. Marianne a perdu son sourire bien sûr, et plus sérieuse que jamais elle demande à Pimprenelle Qu'est-ce que tu portais ce soir là ?! un petit peu trop brutalement. Les mots lui brûlent les lèvres, les questions aussi. Elle en oublie le bal, les robes, les cabines, les sorcières plus loin qui cherchent la perle rare. Y'a plus que Pimprenelle et elle. Et surtout, y'a ce soulagement qu'elle touche du bout des doigts mais qui lui reste trop inatteignable encore. Il était de quelle couleur ton pantalon ?! qu'elle insiste, en se souvenant très clairement de la tenue de son amie couverte de sang. Elle a peut-être l'air d'une folle à soudain la presser à répondre à des questions visiblement stupides, mais c'est d'une importance telle aux yeux de Marianne qu'elle se fiche d'avoir l'air d'une aliénée. C'est vraiment très important. ajoute-t-elle finalement, parce qu'elle se rend compte de la violence du temps qu'elle emploie et elle s'en veut un peu d'agresser son amie de la sorte. Mais si son instinct disait vrai, alors Pimprenelle ne mourrait pas. Du moins, pas comme elle avait cru le voir.

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✧ Parchemin envoyé Dim 20 Jan - 18:00 ✧





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MARIANNE & PIMPRENELLE


Elle n’en revenait pas qu’elle parlait de ce qui s’était passé lors de cette pleine lune à son amie, à croire qu’elle lui faisait suffisamment confiance pour cela. Pimprenelle n’était pas du genre à réellement faire confiance, mais de toute évidence elle  ne pouvait pas en parler à Gwen, sans trop savoir pourquoi. Sans doute parce que son frère avait failli la manger toute crue, si elle n’avait pas fait preuve de sang-froid, et de débrouillardise en lançant un sort complexe au beau milieu de la nuit, usant son propre sang plutôt que celui d’un animal. Elle se souvenait encore du regard de Lucifer à la fois énervé et envieux quand elle avait dû lui expliquer comment elle s’en était sortie. Sa magie, c’était naturel, ça venait tout seul, une facilité dont son frère était bien envieux. Elle n’avait pas à s’excuser d’être comme elle était, la magie c’était sa façon à elle d’affronter la vie, généralement maladroite dans les rapports humains. Maladroite, le mot était faible. Elle n’avait que peu de relations avec les gens, elle n’avait que deux amis, Gwen et Marianne. Les autres, moins elle leur parlait mieux elle se portait. Elle avait tenté d’être une jeune femme de son âge en cédant à la tentation d’avoir un petit ami, et en était vite revenue, convaincue un peu plus que ce n’était pas pour elle. Ne se doutant pas de la profondeur de cette plaie camouflée sans ménagement, dans la seule fin de la briser un peu plus encore. Elle n’allait pas s’excuser pour être douée dans ce qu’elle faisait. Alors, naturellement, elle avait parlé de cette nuit à Marianne, parce que les amis, ça ne ment pas n’est-ce pas ?

L’amitié ce concept qui lui était quand même étranger. Mais elle avait l’impression de faire des progrès. Elle ne voulait pas se priver de l’amitié de Marianne, ni même de celle de Gwen (pour l’instant tout du moins), avec des filles comme elles c’étaient plus facile. Gwendolyn était bizarre différemment d’elle, du coup Pimprenelle ne se sentait pas aussi anormale et Marianne était tout ce qu’une fille de leur époque voulait pouvoir être, et lui donnait le semblant de normalité auquel elle aspirait secrètement depuis toujours. Sentiment qui ne ferait que décroître avec le temps et les épreuves. 'Oh merci Pimprenelle !'  C’était aussi simple que cela l’amitié alors, être sympathique, et rendre quelqu’un heureux en faisant quelque chose pour l’autre. Elle voit son amie trépigner sur place, elle semble même prier. Pimprenelle ne comprenait ce qu’il y avait de si excitant à ces soirées. Elle ne voyait pas l’intérêt de se cacher derrière des masques, ni même de danser avec des gens. Elle fuyait les relations sociales, mais Marianne méritait cet effort, elle semblait en avoir vraiment besoin. 'Merci beaucoup, j'ai déjà tellement hâte. Tu vas voir, ce sera une très bonne soirée j'en suis sûre.'  Elle espérait sincèrement Pimprenelle qu’elle passerait une bonne soirée, sans se douter de tout ce qui allait se passer, de tout ce qui allait changer, de tout ce qu’elle aurait fait,  sans se douter que quand elle rentrerait ce soir-là, le monde qui était le sien allait en être bouleversé.  Mais, elle était pour l’instant en mesure de laisser Marianne s’en réjouir, et peut être devrait-elle faire l’effort elle-même d’entre contente d’y aller. Elle essayerait d’être enthousiaste parce qu’elle devait bien cela à son amie.

'Ah bon ?'  Dit alors son amie quand elle évoque son couvre-feu nocturne. Elle ne s’était pas étalée dessus, mais c’était un fait. Lucifer était devenu tel un Cerbère des enfers qui s’assurait qu’elle ne partait pas en douce la nuit. Un frère protecteur qui lui en avait voulu pour cette escapade nocturne, le Deveraux avait même cogné le Chastel qui… ‘Gentiment’ (?) l’avait ramené, le Loup le lui avait bien rendu. Il n’en fallait pas plus pour toucher Lucifer dans son égo.  Elle ne se doutait pas qu’une information, aussi anodine selon Pimprenelle allait mettre Marianne dans un état pareil. Elle n’avait pas envie de s’étaler sur cette même nuit avec Marianne, elle n’avait pas envie de parler de magie avec elle, ni de lui expliquer qu’épuisée, elle avait dû se résoudre à monter sur le dos du même loup qui avait failli la dévorer. 'Qu'est-ce que tu portais ce soir là ?!'  Elle a changé en une fraction de seconde Marianne, comme ce regard lorsqu’elle avait sa vision, quand elle lui avait dit qu’elle l’avait vu mourir. Pimprenelle ne comprenait pas bien la question de son amie ? Elle n’avait pas besoin d’être bien habillée pour arpenter les bois… 'Il était de quelle couleur ton pantalon ?!'  Comment savait-elle qu’elle portait un pantalon ? Elle fronce légèrement les sourcils, essayant de comprendre le sens à ce méli-mélo de question qui a priori n’avait pas beaucoup de sens. A priori seulement. 'C'est vraiment très important.'  Ça avait l’air, en effet.

Elle essayait de se souvenir, ce n’était pas ce qui l’avait le plus marqué cette nuit-là. Elle avait jeté ce même pantalon le lendemain parce qu’il était dans un état parfaitement déplorable. Comme elle d’ailleurs revenue couverte de sang séché, le sien et celui d’une licorne. ‘Je…’ commence-t-elle, en fronçant un peu les sourcils… elle essaye de se souvenir. ‘Noir je suppose.’ Elle ne portait que du noir de toute façon. Elle ne portait que très peu d’autre couleur, et il avait bien fallu se fondre dans la pénombre, sans se douter que c’était avant tout son odeur qui avait aiguisé les sens du loup.  ‘Noir, de toute évidence, j’l’ai jeté le lendemain.’ Précise-t-elle, sans donner trop de détails sordide à Marianne, elle n’avait pas besoin de lui dire que pour lancer son sort, elle s’était saigné les paumes, et qu’elle avait dû récupérer le sang d’une licorne. Bien qu’elle trouverait ces détails moins gênants que le reste. ‘Pourquoi c’est important ?’ demande-t-elle. Elle a peur de savoir de quoi elle parle, ‘J’ai rien eu, si c’est pour une… vision, je vais bien.’  Elle allait bien qu’elle disait. Elle allait bien. Ces mots à voix haute semblaient sincères, alors qu’au fond elle ne savait pas ce qui clochait. Elle ne savait pas ce qui allait mal, ni même ce qui la rongeait. Ce qui perturbait sa nuit, et la poussait à la solitude de plus en plus fréquemment. Mais, elle adresse ce sourire sincère à Marianne, rassurante, elle allait bien. ‘Je te promets que ça va.’ Elle n’avait pas l’intention de mourir demain. Elle a toujours peur que son amie ait une vision à son contact, mais Pimprenelle pose doucement sa main sur son bras pour l’apaisé. C’est un truc que font les amis non ?



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Pimprenelle Deveraux

✧pour le plus grand bien✧
Pimprenelle Deveraux
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✧ Parchemin envoyé Mar 29 Jan - 21:23 ✧


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๑ pimprenelle deveraux et marianne duchannes ๑

And in the end, there is nothing she would not do for those who really are her friends.

C'est compliqué d'être voyante. C'est pas facile, et ça, on l'oublie trop souvent au profit de la chance de pouvoir prédire l'avenir comme si le futur primait sur tout. Ah Marianne, qu'est-ce que j'aimerais pouvoir être à ta place ! qu'elle entend souvent, Si seulement je pouvais être voyant moi aussi... qu'on lui dit plein de déception dans la voix. T'as vraiment de la chance de savoir à quoi t'attendre. répète-t-on, quand ce n'est pas un Si j'étais toi, j'passerais mon temps à regarder ce que l'avenir me réserve. qu'on lui souffle dans un sourire envieux. Mais un sourire complètement stupide, surtout. Ça n'est pas un jeu son don, pas un accessoire qu'on peut porter puis oublier à sa guise : et si Marianne ne s'est jamais considérée comme maudite, elle fait partie des rares voyants à parvenir à s'épanouir malgré le poids sur leurs épaules. Celui d'avoir trop vu. La voyance, le troisième oeil, c'est un don sournois qui se présente comme un cadeau quand c'est surtout un coup-de-pouce vers la folie. Y'en a plein, des voyants, qui perdent la boule : pas étonnant qu'ils aient la réputation de ne pas être complètement sains. Quand on voit trop de choses comme si on les vivait, ça finit forcément par nous marquer et les visions ne se limitaient pas qu'aux bonnes nouvelles. Bien souvent, c'était le drame qui ressortait en premier. Rupture, accident, trahison, blessure, mort, c'était plus courant de voir ça au premier toucher que les bons moments. La perte tragique d'un être cher façonnait plus un sorcier que l'annonce d'une naissance ou d'un prix remporté. Et l'oeil, le troisième, il était attiré par les grands changements, les renversements, pas les petits bonheurs qui mis bout à bout font du bien à l'âme. Alors Marianne, à vingt-trois ans, elle avait surtout de la chance d'avoir encore toute sa tête et de savoir résister à son don au quotidien malgré quelques erreurs de parcours comme ce jour là au Café Célestin. Elle pouvait être fière de tenir le coup malgré toutes les horreurs qui s'étaient faufilées dans son esprit pour que ses lèvres se délient et les expliquent tant bien que mal aux curieux, à ceux qui avaient voulu trop en savoir sur ce que le destin leur réservait. Y'en a plein qui étaient devenus fous bien avant elle. C'était peut-être pour ça qu'elle avait grandi en se tournant vers le soleil comme les tournesols qu'elle appréciait tant, à la recherche de quelque chose de brillant pour faire taire l'obscurité qui accompagnait inévitablement son don. C'était sans doute là la raison pour laquelle Marianne était si optimiste, si positive, si bienveillante : parce qu'il fallait bien qu'elle se raccroche au bien et au bon pour ne pas tomber dans la facilité et se laisser engloutir par tout le mauvais qu'elle avait vu. À défaut de la faire sombrer, son don l'avait poussée à vouloir croire (et voir) au meilleur plutôt qu'au pire et lui avait donné cette force d'esprit qui cherchait toujours l'espoir là où il n'était pas forcément. Cette volonté de faire bien, de faire pour les autres, à l'instar de ceux qui baissaient les bras facilement au moindre obstacle.

Marianne, elle s'accrochait à la lumière parce qu'elle en pouvait plus de la nuit.

Un peu comme celle de sa vision du Café Célestin. Où elle avait vu Pimprenelle courir à sa perte, recouverte de sang dans un pantalon noir au milieu d'une forêt sombre. Poursuivie par une bête, quelque chose de pas humain. C'était typiquement le genre d'expérience qui pouvait convaincre un sorcier de prendre le chemin vers la folie plutôt que celui vers l'espérance. Cette vision avait hanté Marianne la nuit comme le jour, chaque lettre ou chaque entrevue avec Pimprenelle depuis en avait été subtilement entachée. Et sur son bureau chez les Duchannes, les livres et les parchemins sur les visions et le don de voyance s'étaient empilés les uns sur les autres à n'en plus voir la tapisserie contre le mur. Marianne s'était convaincue qu'elle pourrait trouver une solution pour faire se mouvoir le futur, chose qui arrivait naturellement chaque jour et qu'elle pensait pouvoir provoquer comme une idiote parce que jamais elle ne resterait sans rien faire en sachant son amie en danger. Elle avait passé des nuits blanches à lire, à étudier mais aussi à se retourner dans ses draps incapables de retrouver le sommeil une fois que la vision l'avait réveillée dans un sursaut cauchemardesque. Il fallait qu'elle trouve une solution. Et finalement, elle n'en avait visiblement pas eu besoin.

Marianne voit Pimprenelle hésiter, le doute qui envahi son visage une poignée de secondes juste assez pour que son coeur à elle se serre de peur de s'être trompée. Que tout ça ne soit qu'une fausse alerte. Mais elle y croit, bon sang qu'elle y croit. Parce que Marianne, elle est comme ça. Quand elle voit un brin d'espoir elle s'y accroche jusqu'à la racine. Noir je suppose. Je suppose ? qu'elle a envie de lui lancer brutalement sans que les mots ne parviennent à s'échapper de ses mâchoires tendues par l'angoisse qui venait de la prendre soudainement. Il fallait que Pimprenelle soit sûre. Il le fallait. Noir, de toute évidence, j’l’ai jeté le lendemain. Et Marianne a tout à coup envie de crier victoire, de sauter de joie, son visage crispé se détend doucement mais surement pour former un sourire hésitant tout d'abord. Elle avait peut-être raison, mais elle ne voulait pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Pas encore une fois, elle qui parlait trop vite quand il s'agissait de ses visions comme si les horreurs qu'elle voyaient voulaient à tout prix s'échapper de sa bouche ou que son corps préférait les vomir à toute hâte plutôt que les garder encore un peu entre ses tempes. Pourquoi c’est important ? J’ai rien eu, si c’est pour une… vision, je vais bien. Je te promets que ça va. Et quand Pimprenelle lui serre doucement le bras, Marianne sans se soucier d'avoir une vision ou non lui attrape la main des deux siennes. D'autres voyants fuyaient les contacts, ployaient sous la peur de provoquer de nouvelles visions : Marianne elle avait eu la chance d'apprendre tôt à ne pas creuser plus encore la solitude de son don. Être la seule à voir ces choses était déjà suffisant, alors son professeur avait mis un point d'honneur à lui apprendre dès le début à maîtriser son pouvoir au contact d'autrui. Je sais ! Je sais et c'est formidable ! qu'elle s'empresse de lui répondre pour la rassurer à son tour, si bien qu'elle rajoute tout aussi vite C'est parfait Pimprenelle ! dans un sourire plus brillant que tous ceux qu'elle lui avait offert aujourd'hui. C'est parfait oui, parce qu'elle allait bien et qu'elle n'était pas morte. Là était le principal : que son amie soit devant elle et pas six pieds sous terre. Le reste (les robes qu'elles portaient, la promesse qu'elles s'étaient faites d'aller au bal ensemble, les projets d'aller aux États-Unis toutes les deux) importait peu à côté. Marianne continue sur sa lancée, à la limite de l'euphorie -ou était-ce de l'hystérie ?- Tu n'avais pas de manteau n'est-ce pas ? Pas quand tu courrais ?! Quand tu courrais parce qu'elle l'avait vu trébucher sur des racines, se relever, courir et se retourner par moment l'effroi sur le visage. Elle avait vu tout ça Marianne, sans lui avoir donné les détails pour la préserver comme une sotte. Comme si Pimprenelle Deveraux avait besoin qu'on arrondisse les bords. Imbécile. Elle sent qu'elle a l'air d'une folle, alors elle lâche la main de son amie pour s'éloigner en faisant les cents pas, les mains qui s'agitent à mesure qu'elle parle trop excitée à l'idée de toucher la solution qu'elle cherchait depuis des mois sur bout des doigts. La vision du Célestin, tu te souviens ? Quand on est restées dans les toilettes après ? Je crois que c'était cette nuit. Et Marianne vient caller ses cheveux derrière ses oreilles de mains tremblantes d'émotions. Elle a peur que ce soit trop facile. Non, j'en suis presque sûre. qu'elle se reprend en inspirant une longue bouffée d'air parce qu'elle parlait vite, trop pour perdre son temps à respirer convenablement. Elle faisait fi de la bienséance et du comportement qu'on attendait de sa part en toute circonstance parce qu'il n'y avait pas de faux semblants avec son amie. Je n't'ai pas vue mourrir mais je t'ai vu être poursuivie par une bête et j'ai cru comme une idiote que... enfin... Tu vois ce que je veux dire. Pas besoin de lui faire de dessin. Marianne au lieu de s'en réjouir (ou du moins après l'avoir fait) est finalement avalée par une vague de culpabilité. Elle avait parlé trop vite au Café Célestin, encore une fois. Les horreurs avaient coulées de sa gorge avant qu'elle n'ait pu les analyser un minimum pour ne pas faire ce genre d'erreur, pour ne pas prédire faussement quelque chose en n'ayant pas su lire les signes. J'aurais dû te mettre en garde au lieu de faire des conclusions hatives, j'aurais pu t'éviter cette atroce nuit Pimprenelle. finit-elle par dire en s'approchant de son amie cette fois, le ton petit, la voix désolée, les épaules ployées par la faute et les remords. Penaude, tout simplement. Je suis désolée, je suis terriblement désolée. Et elle aimerait lui dire que la prochaine fois, elle ferait mieux. Mais elle espère surtout que de prochaine fois il n'y en aura pas. Pas des comme ça.



04 décembre 1927
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๑  A VAINCRE SANS PERIL ON TRIOMPHE SANS GLOIRE ๑



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